PARIS
L’expert judiciaire peut poursuivre sa mission dans l’affaire opposant un collectionneur privé à la galerie Kraemer.
La procédure opposant le collectionneur privé Alberto Campioni à la galerie Kraemer peut reprendre son cours après la décision de la justice de rejeter la demande de la galerie de récuser un des experts.
L’affaire remonte à 2016.
Alerté par voie de presse de la mise en examen de Laurent Kraemer en juin 2016 dans l’affaire des faux de Versailles, un collectionneur privé italien résident à Monaco, Alberto Campioni, inquiet, avait sollicité l’expert Sébastien Evain pour s’assurer de l’authenticité de douze meubles et objets d’art du XVIIIe siècle acquis auprès des antiquaires pour plus de 13 millions d’euros. L’expert avait conclu que sur l’ensemble, sept pièces étaient fausses et une aurait été fortement modifiée au XIXe siècle. Un an après, le collectionneur poursuivait la galerie devant les juridictions civiles pour obtenir réparation.
Dans le cadre de cette procédure, une juge du Tribunal de grande instance de Paris a commandé une expertise judiciaire à deux experts différents, Jean-Christophe Depieds et Armand Godart-Desmarest. Chacun a rédigé un rapport, « l’un très négatif, l’autre un peu moins », a commenté une source proche du dossier.
Mais en avril dernier, la galerie Kraemer - qui considère pour sa part ces meubles comme authentiques - a déposé une requête en récusation contre Jean-Christophe Depieds pour « défaut d’impartialité », soulignant par ailleurs que « ces rapports sont tous deux totalement contestables d’un point de vue technique, et contestés, notamment par l’expert près la Cour de Cassation qui a pu assister la galerie dans cette procédure ».
Cet « incident d’expertise » a eu pour conséquence de suspendre la procédure. Une audience s’est alors tenue sur le sujet le 10 septembre dernier et le juge de la mise en état a statué : il a rendu une ordonnance en date du 22 octobre (délibéré) déboutant la galerie Kraemer (*). L’expert judiciaire Jean-Christophe Depieds n’est donc pas récusé et la procédure peut se poursuivre sur le fond. « Je constate simplement que les avis sont similaires aux miens », a confié l’expert Sébastien Evain.
Les audiences de plaidoiries devraient avoir lieu l’an prochain.
(*) Contrairement à ce que nous avions précédemment écrit, l'audience s'est tenue le 10 septembre et non le 22 octobre 2019.
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Affaire Kraemer/Campioni : rejet de la demande de récusation d’un des experts
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