S’il est un artiste du XXe siècle qui peut encore surprendre un spectateur curieux, c’est bien Jean Dubuffet (1901-1985).
L’inventeur de l’Art brut ne cessa en effet de renouveler ses formes, série après série – Macadams (1945), Portraits (1947), Paysages grotesques (1949), Corps de dames (1950) jusqu’aux Non-lieux de 1984, un an avant sa mort – inventant des ruptures abyssales, passant de la matérialité la plus prégnante à une spiritualité horrifiée de tant de lourdeur humaine : « Il me semble que la chance de l’homme est de la faire taire, son idiote raison, qui fait de lui le cul de plomb du monde. »
D’une redoutable et caustique lucidité, revendiquant une aversion définitive vis-à-vis de toutes les normes, il a réalisé une œuvre protéiforme dans un bouillonnement jamais apaisé, tendu entre des postures apparemment inconciliables, des plus logiques aux plus irrationnels. Peintre, sculpteur, il a également produit de nombreux textes critiques ainsi que des écrits affranchis de toutes règles grammaticales et syntaxiques.
L’exposition à la Fondation Dubuffet, un lieu parisien intimiste auquel on accède après avoir appuyé sur une sonnette et traversé une cour privée, explore la présence récurrente des traces d’écriture dans son œuvre graphique et picturale. De 1944, avec une très sensible encre de Chine sur papier journal, Message : « Ma santé toujours excellente », aux dernières œuvres du peintre telle Dramatique XIV (1984), en passant par Paysage jaseur, une empreinte et dessin (1954), le parcours offre de précieuses découvertes dont certaines, fragiles, ne peuvent être que rarement montrées.
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Un Dubuffet intimiste
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Dubuffet, 137, rue de Sèvres, Paris-6e, www.dubuffetfondation.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°658 du 1 juin 2013, avec le titre suivant : Un Dubuffet intimiste