On se croirait au théâtre. Dans des petites salles confinées et peu éclairées, des costumes gigantesques et colorés du théâtre japonais kabuki racontent sous les projecteurs des histoires de dragons, de foudre, de poulpes et d’hirondelles.
Présentés pour la première fois en dehors du Japon, une trentaine de costumes, ainsi que des accessoires et des estampes, livrent un aperçu éloquent de cet art théâtral né au Japon au XVIIe siècle, et joué, encore aujourd’hui, par des hommes uniquement. « Le kabuki est encore un art très à part, dont les costumes n’ont jamais vraiment été étudiés. Contrairement au théâtre nô, que l’on connaît bien mieux en France, le théâtre kabuki est un art plus populaire et moins considéré. Son inscription au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2005 devrait l’aider à gagner ses lettres de noblesse », explique Aurélie Samuel, spécialiste des arts décoratifs asiatiques et commissaire de l’exposition.
Nettement plus expressif que le théâtre nô (où le jeu des acteurs se rapproche du mime), le théâtre kabuki laisse une part importante au jeu des acteurs, à leur extravagance et au spectaculaire. En témoignent ces costumes fantastiques, en satin de soie, taffetas, chanvre ou papier, brodés de fils d’or ou d’argent, qui devaient à l’origine compenser par leur taille et leurs couleurs l’absence de décors. Paré de deux énormes ombrelles qui tiennent lieu de manches, le costume du personnage Kamakura Gongoro Kagemasa de la pièce Shibaraku (« Un instant ! ») est à la fois élément de décor et costume. C’est la pièce la plus spectaculaire de l’exposition, et de tout le théâtre kabuki.
« Kabuki. Costumes du théâtre japonais », Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, 5, avenue Marceau, Paris-16e, www.fondation-pb-ysl.net
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Théâtre Kabuki le Japon côté extravagance
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°646 du 1 mai 2012, avec le titre suivant : Théâtre Kabuki le Japon côté extravagance