Revoir Eugène Atget

Le projet est né de « l’envie personnelle » d’Agnès Sire, directrice artistique de la fondation, « de plonger dans les boîtes de tirages d’Atget conservées au Musée Carnavalet et de tout voir » ; le musée détient en effet la plus importante collection de photographies d’Atget (1857-1927).

« C’est le galeriste new-yorkais Julien Levy qui fut le premier à montrer des photographies d’Eugène Atget à Henri Cartier-Bresson qui, impressionné par le travail comme tant d’autres photographes, s’en inspirera à ses débuts et le citera par la suite comme une de ses références », rappelle Agnès Sire. Mais si tout le travail historique sur le Paris de Cartier-Bresson restait entièrement à faire, il en va autrement pour Atget, objet de maintes études et expositions depuis le sauvetage du fonds par Berenice Abbott et Julien Levy.

Il n’en demeure pas moins que l’intérêt de la monographie Atget à la Fondation est de revenir, à partir des riches collections de tirages originaux du Musée Carnavalet, sur l’iconographie et la démarche d’Atget lorsqu’il commence à photographier le vieux Paris afin de produire des documents pour les artistes, les artisans, les bibliothèques, les écoles d’art ou le Musée Carnavalet. Le Paris d’Haussmann, l’Art nouveau qui fleurit à Paris ou la construction de la première ligne de métro ne l’intéressent pas. Ses photographies documentent les quartiers populaires de la capitale, les quais de Seine et le cours de la Bièvre pas encore gommé du paysage par l’urbanisation.