À quel Mondrian faites-vous appel ?
D’un point de vue théorique, Mondrian ne m’intéresse pas tant que ça. C’est le projet moderniste qui m’intéresse, celui qui veut faire travailler les artistes pour des productions industrielles. C’est le geste inverse de celui de Duchamp, qui a ramené les productions industrielles dans le champ de l’art. Quand je fais une étagère noire sur laquelle je pose des objets de consommation courante bleu, rouges, jaune, c’est un peu pour faire du Piet Mondrian avec du Marcel Duchamp et du Duchamp avec du Mondrian.
Still (untitled) et aussi Drum and Bass [ci-dessus] : pourquoi y être retourné à plusieurs reprises ?
Mondrian, c’est comme Duchamp : on a beau tout faire pour s’en débarrasser, on finit toujours par retomber sur lui. Mais ce qui me fascine d’abord chez Mondrian, c’est l’élaboration d’un signe pour une pensée moderne et l’usure de ce signe. Ça et l’idée que son ascétisme divise. Se reconnaissent en lui les mystiques et les pragmatiques, les formalistes et les conceptuels.
Comment analysez-vous la récupération tous azimuts de « l’imagerie » Mondrian ?
C’est surtout dans le champ du graphisme qu’il a été pillé ! Et pour cause, c’est visuellement simple et efficace. Après tout, en étant un peu provocateur, je dirais que Mondrian c’est du graphisme. Mais dans le vrai sens du terme, c’est-à-dire au sens d’une pratique qui juxtapose des blocs.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Questions à… Mathieu Mercier
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°630 du 1 décembre 2010, avec le titre suivant : Questions à… Mathieu Mercier