PARIS
Ouvert au public depuis le 23 juin, le musée du quai Branly se veut un écrin en même temps qu’un laboratoire pour les arts et les civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.
Immense navire amarré en bord de Seine, le nouveau musée du quai Branly apparaît chargé d’une précieuse cargaison : la mémoire d’innombrables peuples menacés de disparaître sans laisser de traces dans l’histoire. Conscients de l’urgence d’une action de sauvetage, le président Jacques Chirac et Jacques Kerchache, ont voulu ce musée dès 1996, pour rendre à ces civilisations leur place légitime.
Le pavillon des Sessions au Louvre accueille depuis l’an 2000 cent vingt chefs-d’œuvre du monde entier, maintenant reconnus dans toute leur grandeur. Mais les vitrines et le bâtiment trop classique ne permettent pas une présentation favorable. L’architecte Jean Nouvel travaille donc depuis 2001 à créer un musée des Arts et Civilisations, un lieu entièrement nouveau pour accueillir ces cultures non occidentales dans toute leur profondeur historique et leur charge poétique.
Un fonds de 300 000 pièces
La création du musée du quai Branly correspond à un changement général des mentalités issu de la fin du colonialisme. À Paris, le musée Dapper avait déjà contribué à jeter sur les arts d’Afrique un regard ethnologique. En Europe, d’autres grands musées ont évolué dans le même sens. Le British Museum a fermé son annexe, le Museum of Mankind, pour ouvrir en 2001 une galerie africaine puis, en 2003, un espace consacré aux autres parties du monde. Le musée belge de Tervuren, riche d’admirables collections du Congo, et le musée d’Ethnologie de Genève opèrent eux aussi un recentrage. Aux États-Unis enfin, Washington a maintenant un Museum of African Art et un Museum of the American Indian.
À Paris, les deux collections du musée des Arts d’Afrique et d’Océanie et du musée de l’Homme sont maintenant réunies au musée du quai Branly. Elles ont été complétées par l’achat au musée Barbier-Mueller de Genève de deux ensemble d’art indonésien et d’arts primitifs d’Asie, et par un don de divers objets par Monique et Jean-Paul Barbier-Mueller.
Le musée dispose maintenant d’une énorme collection de 300 000 œuvres, fruit des campagnes de conservation et de restauration poursuivies parallèlement aux travaux d’architecture. Une documentation informatisée avec prises de vue en 2D et 3D a parachevé ce gigantesque travail.
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Quai Branly
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Quai Branly