Le nombre d’artistes invités s’est par ailleurs accru avec la participation de la fondation Photo4food au financement de quelques-unes de ces résidences. Le profil des résidents s’est diversifié, et l’inauguration, en mai 2021, des Franciscaines [lire l’encadré] a donné au festival les espaces d’exposition de qualité qui lui manquaient, tandis que le montant du budget global (500 000 euros), financé majoritairement par la Ville, augmentait parallèlement à l’arrivée des nouveaux partenaires.
L’édition 2024 est le reflet des travaux des photographes invités à approfondir leurs recherches ou en développer de nouvelles, et leur exposition, organisées pour la moitié d’entre elles à l’extérieur, s’étendent cette année à d’autres quartiers de la ville. Parmi les vingt travaux de résidents au programme, séduisent tout particulièrement la vision délicate de la faune et de la flore des estrans par Cloé Harent ; la fiction à l’atmosphère rohmérienne de journées d’été passées à Deauville par une jeune fille en maillot rouge (Maximilien Schaeffer) ; et les portraits réalisés par Bettina Pittaluga de gens dans leur lit, exprimant en une seule image ce que le lit représente pour eux.
L’« Abécédaire normand » ludique de Coco Amardeil enchante par sa fraîcheur nimbée d’humour et de couleurs acidulées. Tandis que l’évocation de l’érosion côtière chez Sophie Alyz s’incarne dans des images picturales de paysages du littoral normand au flou velouté et relief travaillé au tirage.
Dominique Issermann a, elle, choisi d’exposer sur la plage [voir illustration], dans une scénographie qui réunit une sélection d’une dizaine de portraits, photographies de mode et paysages. Ses images, d’une grande beauté, font montre d’une puissance fictionnelle. Son exposition ne relève pas d’une résidence, de même que celle présentée aux Franciscaines, « Le siècle des vacances », thématique choisie par Laura Serani pour dévoiler une centaine d’images de la collection de la Fnac constituée entre 1978 et le début de l’année 2010.
Les Franciscaines ont pris leur rythme de croisière
Équipement culturel. En ce dimanche de fin septembre, Philippe Augier, le maire de Deauville, n’est pas peu fier d’encadrer la visite des Franciscaines, l’un des lieux du festival Planches Contact. Tous les sièges de l’atrium central, qui met des revues à disposition, sont occupés par des lecteurs ; la longue table de la cafétéria qui organise des brunchs le week-end est remplie, comme le sont la plupart des alcôves qui, à l’étage, offrent des espaces thématiques de lecture. « Mêmes les ados se donnent rendez-vous ici », souffle le maire. Plus de trois ans après son ouverture dans un bâtiment du XIXe siècle cédé à la Ville par la congrégation des Sœurs franciscaines, la médiathèque-centre culturel semble avoir conquis les 3 500 habitants de la riche cité normande et aussi quelques-uns des nombreux habitants qui y ont une résidence secondaire. Les spectacles et conférences organisés dans l’auditorium de 250 places font aussi le plein. « Et tout est gratuit mis à part la visite des expositions et les spectacles », explique Philippe Augier, constamment réélu depuis 2001. Le lieu coûte 6 millions d’euros par an en frais de fonctionnement, mais rapporte 2 millions d’euros grâce aux privatisations et recettes de billetterie. Son ambition aujourd’hui est que les expositions attirent plus de visiteurs extérieurs à la région. Le Centre Pompidou organisera celles de 2026 et 2027.
Jean-Christophe Castelain
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Planches Contact, le festival photographique de Deauville, prend de l’ampleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°643 du 15 novembre 2024, avec le titre suivant : Planches Contact, le festival photographique de Deauville, prend de l’ampleur