Mussolini n’a pas traité la création artistique à l’instar du régime nazi. Il a maintenu, et même entretenu, le foisonnement artistique qui s’était emparé de l’Italie depuis la fin du XIXe siècle.
Il est même parvenu à l’enrôler au service du régime, à travers ses programmes urbains et les salons centrés autour des arts décoratifs. Voix originale dans ce pays, le palais Strozzi à Florence lève un coin de voile sur cet épisode.
Sculpture, peinture et design, il ressort cent trente œuvres des années 1930. Ce rassemblement disparate provoque l’étonnement, car on trouve de tout dans l’Italie de l’époque : du futurisme cubisant, de l’abstrait ou de l’onirisme surréaliste. La présentation force même le trait en incluant très peu d’œuvres qui pourraient être directement rattachées à l’art fasciste. Manquant de substrat historique, l’exposition est découpée en régions, ce qui gêne beaucoup la compréhension. Les accointances sont insuffisamment soulignées, entre le primitivisme ou le retour à l’antique et la démesure de l’architecture, ou encore dans les fascinations troubles du futurisme pour la brutalité.
Dans cette compilation, les commissaires égrènent les œuvres, une par artiste, système qui bloque toujours la pensée. Mais, comme avec cet athlète de 1932 de Fontana, sortant des sentiers battus, ils nous donnent à voir des œuvres méconnues, des artistes oubliés, des créations multiples, répondant à cette question dérangeante : existe-t-il un art au-delà du fascisme ?
Palazzo Strozzi, piazza Strozzi, Florence (Italie), www.palazzostrozzi.org
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Mussolini et le grand bazar de l’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°653 du 1 janvier 2013, avec le titre suivant : Mussolini et le grand bazar de l’art