Les expos de la rentrée

Comme tous les ans, cette rentrée 2023 s’annonce riche en événements. Nous avons réuni ici quelque 32 expositions passionnantes. Il s’agit d’une petite sélection, bien sûr. Il y en a bien d’autres, et ce, dans toute la France. Loin de nous la prétention d’être exhaustifs, juste de poser quelques balises.
Pour la plupart, ces manifestations n’étaient pas encore ouvertes quand nous avons préparé ce dossier, et ce sont leurs commissaires qui nous les ont présentées. Fidèle à sa ligne éditoriale, L’Œil ne manquera pas de chroniquer au fil des numéros chacune d’entre elles de manière détaillée quand nous les aurons visitées, sans oublier toutes celles que nous n’avons pu nommer ici !

Septembre

Plongée dans le mystère Nicolas de Staël
Musée d’art moderne de de Paris, Paris-16e. « Nicolas de Staël ». 
Du 15 septembre 2023 au 21 janvier 2024
Poser un regard nouveau sur cet artiste inclassable, longtemps considéré pour sa seule abstraction, telle est l’ambition de la grande rétrospective que consacre le Musée d’art moderne de Paris au peintre Nicolas de Staël (1913-1955). Avec un parti pris : montrer comment, voyageur infatigable « affamé de réel », il a puisé dans ce qu’il voyait pour évoluer vers une forme de figuration très particulière. Organisée de manière chronologique, l’exposition retrace les évolutions de l’artiste, des années 1940 jusqu’à son suicide en 1955, en se concentrant sur le processus créatif plus que sur la destinée tragique de l’artiste. Au total, plus de deux cents œuvres, dont beaucoup de peintures provenant de collections privées, très rarement ou jamais montrées. 

Un poème à voir et à entendre
Musée d’Orsay, Paris-7e. « Louis Janmot, poète de l’âme ». Du 12 septembre 2023 au 21 janvier 2024
Durant quarante-cinq ans, le peintre lyonnais Louis Janmot (1814-1892) s’est attelé à une œuvre étonnante, à la fois picturale et littéraire, racontant les tribulations d’une âme sur la Terre. Une sorte de voyage initiatique composé de deux cycles, soit au total dix-huit peintures à l’huile et seize dessins au fusain, accompagnés d’un long poème de deux mille huit cent quatorze vers. C’est à la découverte de cette œuvre singulière – dont une partie a été exposée à l’Exposition universelle de 1855 et remarquée par Baudelaire et Théophile Gautier – qu’est convié le visiteur. 

Un regard inédit sur la photographie
Centre Pompidou, Paris-4e. « Corps à corps. Histoire(s) de la photographie ». Du 3 septembre 2023 au 25 mars 2024
C’est par l’association de deux collections, celle (publique) du Musée national d’art moderne et celle (privée) du cinéaste Marin Karmitz, que le Centre Pompidou offre un regard inédit sur la représentation photographique du genre humain aux XXe et XXIe siècles. Corps épiés, en lutte, fragmentés, posés, interdits… Ces plus de 500 œuvres rassemblées, réalisées par quelque 120 photographes, dressent une, ou plutôt des « histoire(s) de la photographie ». 

Six artistes pour un prix
Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Paris-8e. « Do you believe in ghosts? ». Du 12 septembre 2023 au 28 octobre 2024
C’est par la figure du fantôme que Fernanda Brenner, la commissaire, a décidé de rassembler les six artistes en lice pour le 24e Prix Fondation Pernod Ricard, qui récompense chaque année un jeune artiste de la scène française. Si l’exposition, fruit d’une année de « compagnonnage » entre les artistes et la commissaire, peut être considérée comme « une histoire de fantômes écrite en collectif », le prix ne sera décerné qu’à l’un d’entre eux.

Gertrude Stein sous le regard de Picasso
Musée du Luxembourg, Paris-6e. « Gertrude Stein et Picasso, l’invention du langage ». Du 13 septembre 2023 au 28 janvier 2024
Quand ils se rencontrent à Paris en 1905, Picasso est immédiatement subjugué par le physique hors norme de Gertrude Stein (1874-1946), une poétesse américaine, juive et homosexuelle, comme lui récemment arrivée à Paris. S’ensuit une longue amitié et une extraordinaire complicité entre ces deux monstres sacrés. Ce sont ces liens, fondés sur leurs pratiques artistiques respectives, qu’explore cette exposition programmée dans le cadre du cinquantenaire de la disparition de Picasso. L’occasion de découvrir enfin pour elle-même cette femme hors du commun, au-delà de ses rapports avec l’avant-garde parisienne.

Giacometti et son temps
Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. « Le temps de Giacometti ». Du 22 septembre 2023 au 21 janvier 2024
Avec une centaine d’œuvres rassemblées, réalisées de l’après-guerre au décès de l’artiste en 1966, il s’agit de replacer les créations de cette figure majeure de l’art du XXe siècle dans leur époque et le contexte artistique et philosophique qui les ont vues émerger. À la fin de l’exposition, des œuvres contemporaines sont présentées pour s’interroger sur la filiation et les résonances de la figure de L’homme qui marche dans la création actuelle.

Question à… Claire Bernardi
Directrice du Musée de l'Orangerie à Paris
Quels sont les thèmes privilégiés en cette rentrée ?
Nous souhaitons développer des expositions qui explorent l’écosystème des artistes, notamment leurs relations avec les marchands. Cette approche, inspirée de la recherche universitaire, renouvelle le regard sur des artistes et des mouvements bien connus. Ce pas de côté, que nous inaugurons avec « Modigliani et Paul Guillaume », a aussi vocation à diversifier et fidéliser le public. Nous voulons également faire découvrir ou redécouvrir des artistes trop longtemps laissés dans l’ombre, comme Robert Ryman, que nous exposons début 2024. 

Une remarquable exploration du corps et de ses incarnations
macLYON, Lyon (69). « Incarnations, le corps dans la collection – Acte II ». Du 22 septembre 2023 au 7 janvier 2024
Le corps avant l’esprit, c’est dans cette optique, inspirée de la phénoménologie, que le macLYON a décidé d’aborder ses collections cette année. Après un premier volet qui s’intéressait au corps dans sa dimension organique, c’est désormais dans son rapport au monde qu’il sera appréhendé cet automne. À travers une grande diversité d’œuvres d’artistes d’horizons et de générations tout aussi varies, de Marina Abramović à Edi Dubien, en passant par Bruce Nauman ou ORLAN, l’exposition propose un panorama de la manière dont les artistes s’intéressent à la relation du corps humain à son environnement social. 

La face cachée d’Azzedine Alaïa
Palais Galliera, Paris-16e. « Azzedine Alaïa, couturier collectionneur ». Du 27 septembre 2023 au 21 janvier 2024
D’Azzedine Alaïa on connaît le style et la créativité, mais  on sait moins que ce grand couturier franco-tunisien fut aussi un collectionneur compulsif. Dès 1968, il commence à rassembler, dans le plus grand secret, des vêtements et des costumes. Au total plus de 20 000 pièces, dont des éléments majeurs de l’histoire de la mode. Jeanne Lanvin, Paul Poiret, Madame Grès, Christian Dior, Elsa Schiaparelli… : tous les grands couturiers iconiques sont réunis dans sa collection personnelle. Cent quarante pièces, représentatives de la mode de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle sont dévoilées au Palais Galliera. À cette occasion sont également exposés trois costumes dessinés en 1919 par Henri Matisse pour les Ballets russes.

Modigliani et son marchand
Musée de l’Orangerie, Paris-1er. « Amedeo Modigliani. Un peintre et son marchand ». Du 20 septembre 2023 au 15 janvier 2024
Amedeo serait-il devenu Modigliani (1884-1920) sans sa rencontre, en 1914, avec Paul Guillaume (1891-1934), un jeune homme de 23 ans qui, très vite, va devenir son marchand et principal soutien ? Quand celui-ci fait sa connaissance, l’artiste juif italien réfugié à Paris s’est laissé tenter par la sculpture. Paul Guillaume le remet à la peinture, lui loue un atelier et le présente à l’intelligentsia parisienne. Et joue un rôle majeur dans la diffusion de son travail, à la fois en France et aux États-Unis.  À travers une cinquantaine d’œuvres et de nombreux documents, cette exposition explore la relation amicale et artistique nouée entre les deux hommes.

Et aussi :

La magie du cristal
Musée de Cluny, Paris-5e. « Voyage dans le cristal ». Du 26 septembre 2023 au 14 janvier 2024
Ouvrez grand vos yeux : le cristal ne se révèle qu’à celui qui l’observe avec attention ! Le Musée de Cluny en explore les facettes au fil de l’histoire. À travers plus de deux cents pièces, dont une centaine du Moyen Âge, il nous invite à scruter ses spécificités géologiques, découvrir son pouvoir magique ou spirituel et l’admirer dans des objets de luxe ou de plaisir. 

Dans le secret des licornes
Louvre-Lens, Lens (62). « Les animaux fantastiques ». Du 27 septembre 2023 au 15 janvier 2024
Sphinx, dragons, licornes… Pourquoi ces animaux fantastiques sont-ils si présents dans nos récits, aussi bien dans les mythologies antiques que dans les fictions contemporaines ? Une fascination dont cette exposition tente de percer le mystère. 

Mohamed Bourouissa sous tous les angles 
LAM, Villeneuve-d’Ascq (59). « Mohamed Bourouissa. Attracteur étrange ». Du 29 septembre 2023 au 21 janvier 2024
Si tous les médiums dont s’empare Mohamed Bourouissa (photographie, sculpture, vidéo, installation) seront présentés au LaM, l’accent sera mis sur sa pratique du dessin, moins connue, mais permettant d’appréhender son œuvre de manière globale et d’en montrer la cohérence. Fidèle à son intérêt pour les questions sociales, l’artiste, né en 1978, entend explorer avec cette exposition « le rapport de notre société contemporaine à l’autorité, au contrôle, à l’enfermement et à la surveillance. » 

Octobre

Les derniers chefs-d’œuvre de Van Gogh 
Musée d’Orsay, Paris-7e. « Van Gogh à Auvers-sur-Oise. Les derniers mois ». Du 3 octobre 2023 au 4 février 2024
Le 20 mai 1890, Vincent Van Gogh arrive à Auvers-sur-Oise, éprouvé par différentes crises, à Arles puis dans l’asile de Saint-Rémy-de-Provence. Là, près de Paris où vit son frère Théo et confié aux bons soins du docteur Gachet, spécialisé dans le traitement de la mélancolie et ami des impressionnistes, le peintre espère retrouver son élan créatif. Pendant deux mois, jusqu’à sa mort le 29 juillet, il réalise soixante-treize tableaux et trente-trois dessins, parmi lesquels des chefs-d’œuvre comme L’Église d’Auvers-sur-Oise ou encore Champ de blé aux corbeaux. C’est la première fois qu’une grande exposition est consacrée à ce stade crucial de la carrière de Van Gogh. 

À la découverte de Julia Margaret Cameron
Jeu de paume, Paris-1er  « Julia Margaret Cameron. Capturer la beauté ». Du 10 octobre 2023 au 28 janvier 2024
La photographe Julia Margaret Cameron (1815-1879) « aspirai[t] à capter toute la beauté qui se présentait devant [elle] ». Elle est aujourd’hui considérée comme une véritable pionnière des débuts de la photographie, grâce à son goût précurseur pour le flou et ses portraits au cadrage serré. La rétrospective ambitieuse qui lui est consacrée balaye la décennie de carrière de cette artiste qui a réalisé ses premiers portraits à 48 ans, avec l’appareil photo offert par son fils, avant d’exécuter un florilège de portraits de célébrités de l’époque, dont Virginia Woolf et sa sœur Vanessa Bell.

Quand Sophie Calle interprète Picasso
Musée national Picasso, Paris-3e. « Sophie Calle. À toi de faire ma mignonne ». Du 3 octobre 2023 au 7 janvier 2024
Comme à son habitude, c’est avec (auto)dérision que Sophie Calle a décidé de répondre à l’invitation de célébrer les 50 ans du décès de Picasso, ce « génie » aujourd’hui de plus en plus décrié. Si le point de départ du projet est une sélection de quelques œuvres majeures de l’artiste espagnol, elle s’en émancipe au fil de l’exposition pour déployer son propre univers sur les quatre étages du musée. Une carte blanche qui prend des airs de rétrospective.

Plein les yeux
Tripostal, Lille (59). « Au bout de mes rêves ». Du 6 octobre 2023 au 14 janvier 2024
Si vous voulez en prendre plein les yeux, rendez-vous cet automne au Tripostal, qui promet une exposition à la fois gaie et forte, dans laquelle « couleurs, lumières et perspectives rythmeront les grands espaces » du lieu. Empruntant son titre au tube de Jean-Jacques Goldman Au bout de mes rêves, l’exposition rassemble des œuvres issues de la Vanhaerents Art Collection, une des plus grandes collections privées belges qui se caractérise par une appétence pour la monumentalité et les effets visuels. 

Tout bêtement contemporain
Centre Pompidou, galerie 3, Paris-4e. « Gilles Aillaud, un animal politique » Du 4 octobre 2023 au 26 février 2024
La peinture de Gilles Aillaud (1928-2005), dont les animaux sont le sujet de prédilection, pouvait paraître anachronique dans une époque qui découvrait le mouvement pop ; elle est devenue étonnement contemporaine. Cette rétrospective parle autant de la représentation du réel que de notre relation au vivant, tout en revenant sur les engagements de ce protagoniste de la figuration narrative. 

Question à… Claire Bernardi
Directrice du Musée de l'Orangerie à Paris
Comment mieux attirer le jeune public ?
Parallèlement à l’ouverture d’un nouvel espace famille, nous avons réfléchi à la création d’une offre spécifique pour le jeune public au sein des expositions temporaires. Pour « Modigliani et Paul Guillaume », nous proposons par exemple des cartels spécifiques, un album, mais aussi une salle dédiée dotée d’outils de médiation et d’un espace de création. Le nouvel atelier pédagogique va ainsi permettre de démultiplier et de diversifier notre offre, qui va de la manipulation à l’initiation à la danse et au théâtre. 

La fabuleuse épopée de Gengis Khan
Château des ducs de Bretagne, Nantes (44). « Gengis Khan. Comment les Mongols ont changé le monde ». Du 14 octobre 2023 au 5 mai 2024 
Qui était réellement ce conquérant qui fonda au XIIIe siècle un empire allant de la Chine à la Méditerranée et de la Russie à la Perse ? Le premier projet de cette exposition ambitieuse, initié en 2017, avait été abandonné en raison d’une ingérence du ministère de la Culture chinoise. Face à cette tentative de réécrire l’histoire mongole, la République de Mongolie a octroyé le prêt de cent-cinquante objets conservés dans ses musées, dont un certain nombre de trésors nationaux. Ils racontent, pour la première fois en France, l’incroyable épopée de cette figure légendaire. 

Rothko, une rétrospective événement 
Fondation Louis Vuitton, Paris-16e. « Mark Rothko ». Du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024
Près de vingt-cinq ans se sont écoulés depuis la dernière rétrospective à Paris, au Musée d’art moderne, de Mark Rothko (1903-1970). Autant dire que l’exposition consacrée par la Fondation Louis Vuitton à l’un des plus grands peintres américains du XXe siècle est un événement. À travers plus d’une centaine d’œuvres provenant de collections publiques et privées, elle offre d’embrasser la trajectoire de l’artiste, de ses premiers paysages urbains à ses toiles abstraites iconiques des années 1950, juxtaposant des masses chromatiques rectangulaires dans les tons de jaune, de rouge, d’ocre et d’orange. 

Le magnifique trésor de Notre-Dame
Musée du Louvre, Paris-1er. « Le trésor de Notre-Dame, des origines à Viollet-le-Duc ». Du 18 octobre 2023 au 29 janvier 2024
Le trésor de Notre-Dame, accompagné d’œuvres évoquant son histoire millénaire, raconte la cathédrale depuis ses origines au Moyen Âge jusqu’à sa résurrection et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. Les pièces du trésor  (manuscrits enluminés, vêtements, objets liturgiques ou reliquaires, chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie française) regagneront ensuite la sacristie néogothique construite au XIXe siècle pour les abriter. 

Chagall comme on ne vous l’a jamais raconté
La Piscine, Roubaix (59). « Chagall politique : le cri de liberté ». Du 7 octobre 2023 au 7 janvier 2024
Pour sa quatrième exposition consacrée à l’artiste, la Piscine de Roubaix s’intéresse à un aspect longtemps méconnu de l’artiste : son engagement politique. « Le travail mené sur ses archives par le Comite Chagall démontre combien la question de l’histoire est importante et irrigue son œuvre », souligne Bruno Gaudichon, le directeur de l’institution. L’idée est donc de relire son travail au fil de ses rencontres et des événements, et de voir comment cet apôtre absolu de la paix prend position, souvent de manière subtile. Ainsi, par exemple, quand il se met à la céramique, c’est pour inscrire son œuvre en terre de France de manière très concrète. Coproduite avec la Fondation Mapfre de Madrid et le Musée national Marc Chagall de Nice, l’événement bénéficie de prêts exceptionnels.

Suzanne Valadon, à la fois femme et artiste
Musée d’arts, Nantes (44). « Suzanne Valadon, un monde à soi ». 
Du 27 octobre 2023 au 11 février 2024
Donner à comprendre la réalité de la vie des femmes artistes au début du XXe siècle : voilà l’axe majeur de cette exposition consacrée au parcours hors norme de Suzanne Valadon, une peintre longtemps méprisée. À quoi ressemblait la vie d’un modèle ? Quel était le statut des artistes féminines ? Autant de questions auxquelles permettront de répondre les cent-quarante tableaux et dessins qui font revivre le petit monde des avant-gardes à Paris au début du XXe siècle. 

Loin dans l’infini... 
Petit Palais, Paris-8e. « Loris Gréaud. Nuits corticales ». Du  4 octobre 2023 au 14 janvier 2024
Connu pour ses projets cinématographiques hors norme (Sculpt), ses installations conceptuelles, ses sculptures et son goût du mystère, Loris Gréaud a laissé filtrer peu d’indices sur son exposition au Petit Palais. Contentons-nous de savoir que l’artiste investira le jardin et les grandes galeries du musée, jusqu’à en faire le centre névralgique de notre monde.

Et aussi :

Esprit de Mike Kelley, es-tu là ?
Bourse de commerce, Paris-1er. « Mike Kelley. Ghost and Spirit ». Du 13 octobre 2023 au 19 février 2024
Cette rétrospective consacrée à Mike Kelley (1954-2012) associe la Collection Pinault  à trois institutions (la Tate Modern, à Londres, K21 à Düsseldorf et le Moderna Museet à Stockholm). Première étape à la Bourse de commerce avec, notamment, les emblématiques villes futuristes sous cloches de verre (Kandor Cities).

L’effervescence de la Régence 
Musée Carnavalet, Paris-3e. « La Régence à Paris (1715-1723) / L'aube des Lumières ». Du 20 octobre 2023 au 25 février 2024
On connaît mal cette période, qui commence le 2 septembre 1715 quand le duc Philippe d’Orléans (1674-1723) prend la régence du pouvoir à la mort de Louis XIV. S’ouvre alors dans la capitale un temps d’intense effervescence culturelle, artistique et philosophique, qui est le propos du musée.

À la frontière de l’intime et du politique
Palais de Tokyo, Paris-16e. « Lili Reynaud Dewar. Salut, je m’appelle Lili et nous sommes plusieurs/Hello, my name is Lili and we are many ». Du 19 octobre 2023 au 7 janvier 2024
Voilà une excellente occasion de découvrir le travail de l’artiste pluridisciplinaire, lauréate du Prix Marcel Duchamp 2021, toujours à cheval entre l’intime et le politique. Ici, elle « s’interroge sur la fonction-artiste » et divise son exposition en deux parties : d’une part une comédie dénonçant l’industrie pétrolière, de l’autre son journal durant le temps de préparation de l’exposition.

Novembre

Paris est une fête
Petit Palais, Paris-8e. « Le Paris de la modernité ». Du 14 novembre 2023 au 14 avril 2024
Entre 1905 et 1925, Paris est vraiment une fête. Attirant les artistes du monde entier, la ville est le creuset d’un bouillonnement artistique et culturel inédit. Peinture, sculpture, danse, design, etc., c’est dans cette ville effervescente, où s’inscrivent les avant-gardes, que s’invente la modernité. Après « Paris romantique, 1815- 1858 » puis « Paris 1900, la ville spectacle », c’est cette période de folle créativité que raconte le Petit Palais, rappelant les fêtes inouïes, les scandales, les innombrables cocktails ou le rôle des artistes mais aussi celui des femmes. Symbole de cette démesure et de cette folle créativité, un avion de huit mètres, posé au beau milieu de l’exposition.

Chana Orloff, sculptrice surdouée
Musée Zadkine, Paris-6e. « Chana Orloff. Sculpter l’époque ». Du 15 novembre 2023 au 31 mars 2024
C’était l’une des sculptrices les plus célèbres de l’École de Paris. Et pourtant, qui se souvient de son nom ? Le musée répare cette amnésie en lui consacrant sa première exposition monographique en France. Née en Ukraine dans une famille juive qui émigre en Palestine, Chana Orloff (1888-1968) arrive à Paris en 1910 pour apprendre la couture. Sa rencontre avec Modigliani, Soutine ou Chagall va changer son destin. Sculptrice surdouée, elle devient extrêmement célèbre pour ses portraits. Quatre-vingts œuvres, dont un grand nombre prêté par sa famille, rendent justice à son talent.

Expérience immersive
Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Paris-8e. « Josèfa Ntjam. 
Matter Gone Wild ». Du 14 novembre 2023 au 27 janvier 2024
Voilà la première exposition personnelle d’envergure consacrée à Josèfa Ntjam (née en 1992). Pensée sous forme d’expérience immersive, elle permet de découvrir une artiste dont la pratique est transversale et l’univers syncrétique. Pour traiter de problématiques sociales et politiques, ses installations, vidéos, sculptures ou performances mêlent la mythologie à la science-fiction, les êtres humains aux non-humains, ou encore la technologie à la biologie… Étonnant !

Horace Vernet, peintre préféré de Louis-Philippe
Château de Versailles, Versailles (78). « Horace Vernet ». Du 14 novembre 2023 au 17 mars 2024
Pendant plus de 13 ans, Horace Vernet (1789-1863), qui s’attira très tôt les faveurs de Napoléon Ier avant de devenir le peintre favori du duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, exécuta certaines des plus belles toiles des galeries historiques du château de Versailles. Ce dernier lui rend hommage à travers une grande rétrospective de près de deux cents œuvres, l’occasion de découvrir de nombreux chefs-d’œuvre inédits, accompagnés d’esquisses et de dessins. 

Les plus anciennes traces humaines
Musée de l’homme, Paris-16e. « Préhistomania ». Du 17 novembre 2023 au 20 mai 2024
Au début du XXe siècle, l’art préhistorique se diffuse grâce à des transpositions de peintures rupestres, réalisées au cours d’extraordinaires expéditions et exposées de Paris à New York. En montrant plus de deux cents pièces, dont une soixantaine de relevés originaux, le Musée de l’homme offre un panorama mondial de ces œuvres, qui inspirèrent les artistes et firent entrer dans la modernité les plus anciennes traces picturales. 

Les créations sculpturales d’Iris Van Herpen
Musée des arts décoratifs, Paris-1er. « Iris van Herpen. Sculpting the Senses ». Du 29 novembre 2023 au 28 avril 2024
Après Dior, Mugler ou Elsa Schiaparelli, c’est au tour de la créatrice néerlandaise Iris van Herpen d’avoir les honneurs du musée. Alors que sa maison de couture fête ses quinze ans, une rétrospective événement est organisée, aux frontières de la mode, de l’art et de la science. Seront présentées une centaine de ses robes, mises en regard avec une sélection d’œuvres d’art contemporain (installations, vidéos, photographies), et d’autres issues de l’histoire naturelle, sa première inspiration. Enfin, le parcours sera accompagné d’une œuvre sonore de l’artiste Salvador Breed, manière de le rendre davantage immersif.

Question à… Claire Bernardi
Directrice du Musée de l'Orangerie à Paris
Quels moyens pour être davantage écoresponsables ? L’écoresponsabilité est un enjeu essentiel dans l’organisation des expositions. Dans nos scénographies, nous réemployons désormais systématiquement les cimaises et les matériaux. Nous avons en outre inclus une clause d’éco-conception dans les marchés publics. Par ailleurs, nous avons remplacé tous les éclairages par des LED. Nous essayons aussi d’anticiper, dès le stade de la liste d’œuvres, la provenance des objets afin d’optimiser la problématique du transport, sans que cette contrainte nuise au propos de l’exposition.