PARIS
Le Musée des Plans-reliefs présente une exposition qui offre un nouveau regard sur le Mont, mêlant numérique et maquette ancienne.
Pièce majeure du Musée des plans-reliefs, la maquette du Le Mont-Saint-Michel est depuis jeudi 11 octobre, l’attraction principale d’une nouvelle exposition qui permet de l’observer différemment grâce au numérique.
D’une échelle d’environ 1/144e, réalisée par des moines puis offerte au roi Louis XIV, la maquette est composée de bois, de carton, de papier et de soie et peinte à l’aquarelle. Elle rejoint en 1709 la collection royale des plans et maquettes, utilisée à des fins tant militaires que diplomatiques. Cette collection, enrichie pendant deux cents ans, cesse de l’être à partir de 1870. Elle est classée monuments historiques en 1927 avant que le musée ne voit le jour en 1943.
Equipé de l’un des cinq casques HoloLens à disposition du public, le visiteur est invité à découvrir une superposition numérique holographique sur la maquette. Durant une dizaine de minutes, l’écran du casque superpose à la maquette des animations en réalité virtuelle et holographiques, qui s’animent en regardant la maquette : la réalité mixte, qui associe la technologie du numérique à une vision du réel.
Agrémentée de photographies et d’images du Mont, cette expérience permet une immersion totale dans le site du Mont-Saint-Michel : sa structure et ses évolutions architecturales au fil du temps, son histoire, le tout agrémenté d’explications audio, en français ou en anglais. L’utilisation du casque est simple et rapide, et après quelques secondes d’adaptation, les visiteurs peuvent évoluer tout autour de la structure en suivant les indications.
Le parcours offre deux autres moments particulièrement réussis : dans un premier temps, le visiteur est invité, en regardant la maquette, à entrer dans l’abbaye du Mont. L’instant d’après, l’expérience numérique prend forme dans l’espace de l’exposition : non plus en regardant la maquette, mais en regardant tout autour, à 360 degrés, dans toute la salle d’exposition. Le visiteur est ainsi littéralement plongé, pendant près d’une minute, en plein cœur de la nef de l’abbaye du Mont, reproduite en réalité virtuelle.
Dans un second temps, le visiteur est de nouveau invité à quitter des yeux la maquette quelques instants : il contemple une apparition holographique du Mont-Saint-Michel tel qu’il est aujourd’hui, grâce à une animation qui se compose en accéléré sous ses yeux dans la salle. Une imagerie d’une grande précision, qui impressionne par sa richesse et son aspect ultra-détaillé– plus d’une personne sera d’ailleurs tentée de toucher l’apparition, tant le réalisme est saisissant.
« Nous souhaitions utiliser le numérique comme un moyen, et non comme un but » a indiqué Emmanuel Starcky, directeur du Musée des Plans-reliefs, faisant écho à la notion de réalité mixte qui étoffe le réel via l’utilisation des nouvelles technologies. « L’exposition célèbre la culture et l’histoire française d’une manière totalement unique » s’est quant à lui réjoui Brad Smith, directeur juridique de Microsoft qui finance en partie le dispositif numérique.
Le parcours présente aussi de nombreuses œuvres qui permettent de mieux comprendre l’histoire de la maquette, mais également celle du site du Mont-Saint-Michel en lui-même. Des aquarelles et des dessins d’Eugène Viollet-le-Duc, une toile de Théodore Gudin, des dessins d’Eugène Corroyer mais également huit photographies de l’artiste contemporain Michael Kenna viennent ainsi illustrer, de manière plus traditionnelle, le lieu d’exposition.
En partenariat avec Microsoft - qui a financé les entreprises françaises Iconem et Holoforge, l’exposition contextualise l’une de ses plus belles maquettes pour permettre aux visiteurs, par le biais des casques de réalité HoloLens, de (re)découvrir le Mont-Saint-Michelet sa maquette.