SETE
Fidèle à sa vocation de passerelle cosmopolite entre cultures populaires et cultures savantes, le Musée international des arts modestes (Miam) nous immerge pour son quinzième anniversaire dans un précipité d’images et de volumes pétillants venus d’outre-Atlantique, plus précisément de Providence, capitale de l’état de Rhode Island (USA).
Hantée par les fantômes d’Edgard Allan Poe et surtout d’Howard Phillips Lovecraft, auteur sulfureux qui y vécut presque toute sa vie, cette banale cité, difficilement remise de son déclin industriel amorcé à partir des années 1920, paraît aujourd’hui encore agitée de déchaînements visuels et sonores dignes des imaginaires tourmentés les plus affranchis. Les sombres portraits au fusain de Mat Brinkman ou les vastes collages aux formes éclatées de Brian Chippendale, tous deux nés en 1973, s’imposent en de séditieuses intensités. Ne dit-on pas que la chaîne d’information CNN, évoquant un concert sauvage donné en 1993 dans un tunnel ferroviaire par ces deux artistes également musiciens, relatait la persistance d’un culte satanique à Providence ! Quels esprits habitent donc ces formes textiles – onctueux fragments de corps féminin – imaginées par Francine Spiegel (née en 1975) ? Un autre souffle subtilement audible affleure d’improbables assemblages de Marie Lorenz (née en 1973). L’artiste prête une attention délicatement rude aux rebuts de la société nord-américaine post-industrielle. Cette exposition parvient à faire cohabiter avec énergie les œuvres d’une quinzaine d’artistes puissamment différents. Chapeau !
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Le Miam en Nouvelle-Angleterre
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Abonnez-vous dès 1 €Musée international des arts modestes (Miam), 23, quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, Sète (34), www.miam.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°690 du 1 mai 2016, avec le titre suivant : Le Miam en Nouvelle-Angleterre