La Maba fait, cet automne, la part belle aux graphistes femmes avec cette exposition collective intitulée « Variations épicènes ».
La scénographie, sobre et efficace, est signée Kévin Cadinot ; le commissariat d’exposition, Vanina Pinter, enseignante à l’École supérieure d’art et de design du Havre, qui, au lieu de « questionner le genre humain », a préféré « questionner la variété des genres qui composent le domaine du design graphique ». Résultat : une copieuse présentation, scindée en deux sections. Au rez-de-chaussée, sont décortiqués, à travers les productions de sept créatrices déjà renommées, autant de « genres » : l’habillage télévisuel (Sylvia Tournaire pour Arte), la maquette (Susanna Shannon et ses unes pour le quotidien Libération), l’identité visuelle (Anette Lenz avec ses créations pour Le Phare/Centre chorégraphique de danse du Havre), la recherche conceptuelle (Marie Proyart et la monographie Martian Dreams Ensemble pour l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster), la fabrication et l’impression (Fanette Mellier et son livre Matriochka), la typographie et le travail à grande échelle (Margaret Gray avec une monumentale façade du bâtiment des Archives départementales du Bas-Rhin) et enfin la critique (six textes signés Catherine Guiral, de l’agence Office ABC, jadis parus sur Internet et édités pour l’occasion). À l’étage, se déploient les travaux d’une nouvelle et dynamique génération, dont font partie Julie Rousset et Audrey Templier, les deux auteures de l’affiche Variationsépicènes, tribune idéale pour « dire » le graphisme actuel.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°738 du 1 novembre 2020, avec le titre suivant : Le graphisme au féminin