Comment apporter du nouveau à un énième projet d’exposition consacré à un mouvement qui, s’il n’a duré que quatre années, a durablement marqué l’histoire de l’art du XXe siècle? La question se pose avec acuité à chaque nouvelle exposition sur le fauvisme.
Le Kunstmuseum de Bâle, lui, a choisi la voie de la contextualisation pour éclairer d’un nouveau jour les peintures révolutionnaires auxquelles Derain, Matisse, Vlaminck et quelques autres ont donné naissance entre 1904 et 1908, parmi lesquels des prêts de grande qualité exposés pour la première fois en Suisse, sont ici présentés. Et le pari est réussi. Cette mise en contexte passe, entre autres, par la réévaluation du rôle et de la place des femmes chez les fauves, qu’elles aient été épouses, telles Amélie Parayre-Matisse et Alice Derain, ou artistes comme Émilie Charmy et Marie Laurencin. Des pans de l’histoire sociale de la France du début du XXe siècle, présents en filigrane dans les toiles du groupe – qu’il s’agisse des débuts balbutiants de la société de consommation ou de l’imagerie de la prostitution – sont également éclairés ici grâce aux archives. Enfin, le décloisonnement des arts que prônait le mouvement artistique rend possibles les nombreux ponts et prolongements que l’exposition propose avec les domaines de la mode, de l’art de l’affiche et de la caricature contemporains dont les fauves se sont inspirés, sans oublier leurs expérimentations, moins connues, en matière de natures mortes et de représentations d’intérieurs.
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Le fauvisme à la loupe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°767 du 1 septembre 2023, avec le titre suivant : Le fauvisme à la loupe