LONDRES / ROYAUME-UNI
Le musée londonien a recouru à des matériaux moins polluants tout en analysant finement l’émission de toute la chaîne.
L’exposition actuelle au Design Museum de Londres, intitulée « Waste Age » a fait l’objet d’une expérimentation bien à propos. Le collectif environnemental URGE a en effet mesuré son empreinte carbone afin de la réduire. D’après Sophie Thomas, co-auteur de l’étude, celle-ci est sans précédent. Le collectif a demandé aux constructeurs des matériaux utilisés pour l’exposition leur empreinte carbone. Selon les conclusions du rapport, alors que 190 tonnes de CO2 auraient été dû être émis, l’exposition n’a généré que 10 tonnes.
Afin de réduire ces 190 tonnes, l’exposition a été conçue avec des matériaux naturels renouvelables et réutilisables fournis par l’atelier Material Cultures. Ainsi pour réaliser les cloisons, le système habituel en aluminium a été remplacé par des cadres en bois lamellé-croisé, un matériau moins polluant, permettant une économie de 1,9 tonne de CO2. Les socles d’affichage ont été récupérés d’une précédente exposition. La signalétique est en plastique recyclé et les murs en briques d’adobe non cuites pourront être réutilisés.
Il faut cependant relativiser ces économies : 4 800 vis en acier inoxydable ont dû être ajoutées sur les cloisons, ce qui a généré 1,2 tonne de CO2. Et s’agissant des briques, même si elles sont réutilisables, elle y a eu quand même émission de carbone pour leur fabrication.
L’analyse a permis de déterminer les éléments les plus polluants. Les serveurs externes employés pour organiser l’exposition ont vu passer 110 000 mails et 11 giga-octets de données. La communication numérique a ainsi généré plus d’une tonne de CO2, soit 10 % de l’émission totale. Mais ce sont les matériaux de construction qui génèrent le plus de carbone : 80 % du total.
Au total donc, les émissions ont pu être limitées à 10 tonnes de CO2, soit l’équivalent de ce qu’un britannique émet en un an dans sa vie quotidienne. Ce chiffre n’est cependant pas définitif, car les émissions qui seront générées par la déconstruction ne pourront être estimées qu’à la fermeture de l’exposition en février 2022.
Si ces chiffres demeurent empiriques, ils constituent cependant une base de départ pour les futures expositions du musée. En déménageant sur son nouveau site de Kensington fin 2016, le Design Museum avait déjà réduit de 95 % son empreinte carbone grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables.
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Le Design Museum a divisé par près de 20 l’empreinte carbone de son exposition en cours
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