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« Le mauvais bilan carbone des expositions », par Fabien Simode sur TSF JAZZ 

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 30 septembre 2019 - 444 mots

Chaque jeudi, à 8 h 15 et 8 h 45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invite L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 5 septembre 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, revient sur l’impact écologique des expositions temporaires. 

<em>L'OEil</em> invité chez TSF JAZZ.
L'OEil invité chez TSF JAZZ.
Photo Clotilde Bednarek

Fabien Simode, rédacteur en chef du magazine L’Œil, est invité dans la matinale de TSF Jazz.  

Chronique à lire ou à réécouter ici dans son intégralité :

Il a fait chaud. Très chaud même cet été. Les spécialistes parlent du mois de juillet le plus chaud jamais enregistré dans le monde. Et il va falloir s’habituer, nous disent les experts, puisque nous ne sommes qu’au début du réchauffement climatique. On en connaît la cause – la pollution de la planète – et les solutions –produire moins et mieux. Alors, on se rafraichît comme on peut : à l’ombre d’un arbre, dans une piscine ou, mieux… dans un musée. Oui, en période de canicule, les musées sont nos alliés ! J’ai fait l’expérience : pendant que le baromètre enregistrait à Montpellier 44° à l’ombre cet été, la température dans les salles du Musée Fabre ne dépassait pas les 20°. Il faut savoir, en effet, que les règles de conservation des œuvres d’art sont très strictes : l’humidité ne doit pas dépasser les 53 % et la température doit être comprise entre 18 et 23°. Un vrai bonheur en temps de canicule. 

Mais, la climatisation ce n’est pourtant pas très bon pour la planète et les musées sont loin d’être de bons élèves en matière d’écologie. Et pas seulement à cause de la climatisation dans les salles. Tenez, prenons l’exemple de l’exposition Toulouse-Lautrec, qui se prépare en octobre au Grand Palais : plus de 200 œuvres seront réunies à Paris pour notre plus grand plaisir. Quelle chance, me direz-vous ! C’est vrai, sauf que si beaucoup de tableaux seront prêtés par des musées français, un grand nombre d’œuvres viendront de partout dans le monde : de Chicago, Moscou, Sao Paulo, Madrid, Copenhague, Budapest… Et devinez comment ces œuvres voyageront-elles ? Par avion ! L’avion qui n’est pas le moyen de transport le plus écologique. La scénographie elle-aussi pose des questions puisque, souvent, les vitrines et les décors réalisés pour une exposition sont destinés à la benne ensuite. Disons-le franchement : les musées n’ont pas encore fait leur révolution écologique. Alors, faut-il arrêter de faire des expositions ? Non, bien sûr, mais il serait peut-être temps de changer certaines pratiques, en privilégiant par exemple les prêts d’œuvres en circuit court ou en recyclant les éléments de scénographie. Car s’il fait frais dans les musées cela peu un jour se mettre à chauffer pour eux. 

Fabien Simode

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