Art contemporain

Rennes (35)

L’art roi dans la Rennes contemporaine

Couvent des Jacobins et Musée des beaux-arts - Jusqu’au 9 septembre 2018

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 24 juillet 2018 - 364 mots

Rennes n’est pas Nantes. Elle n’est ni Lyon ni Lille non plus. Pourtant, la ville partage avec ses grandes sœurs en régions la volonté d’inscrire son nom dans la géographie de l’art contemporain en France.

Maurizio Cattelan, <em>Him</em>, 2001.
Maurizio Cattelan, Him, 2001.
© Maurizio Cattelan
Courtesy Collection Pinault

Pour cela, Rennes possède des atouts : quelques institutions réputées, à l’instar du Frac, de La Criée et de 40mcube, et une jeune biennale d’art contemporain, Les Ateliers de Rennes, qui bataille pour rayonner sur le plan national.

Signe de son ambition, Rennes la Bretonne invite cet été le Breton François Pinault à exposer une partie de sa collection au couvent des Jacobins et au Musée des beaux-arts. Au dire de la premières édile, l’idée d’inviter la collection Pinault est venue à la suite du succès rencontré par la présentation de La Nona Ora de Maurizio Cattelan, fameuse reproduction du pape Jean-Paul II percuté par une météorite, dans les collections du musée en 2014. « L’engouement des visiteurs fut à la mesure de l’événement et donna à chacun l’envie de prolonger cette première rencontre et de découvrir d’autres chefs-d’œuvre de cette exceptionnelle collection », explique Nathalie Appéré. L’engouement fut tel qu’une visiteuse en perdit même l’équilibre, endommageant malencontreusement dans sa chute le sceptre papal.

Heureusement, le collectionneur breton n’a pas tenu rigueur de la maladresse des visiteurs, puisqu’il revient quatre ans plus tard avec une exposition complète comprenant, notamment, une autre sculpture iconique de Cattelan : Him, un Hitler enfant agenouillé en prière. « Debout ! », hurle le titre de l’exposition. L’injonction souligne notre nécessaire résistance à la violence du monde, sujet qui traverse une grande partie de la collection Pinault. Il est vrai qu’à la vue de Romeu, cadavre de cire de Berlinde De Bruyckere, et après le visionnage de Human Mask, vidéo dans laquelle Pierre Huyghe filme un singe caché derrière un masque de petite fille, nous aurions envie de nous lever pour crier avec la reproduction en ivoire de l’enfant brûlée au napalm photographiée par Nick Ut en 1972, œuvre d’Adel Abdessemed (Crie). Nous le pourrions, en effet, si nous ne restions pas sur les fesses devant la force des œuvres exposées.
 

« Debout ! »,
couvent des Jacobins, 6, rue d’Échange, place Sainte-Anne, et Musée des beaux-arts, Rennes (35), www.centre-congres-rennes.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : L’art roi dans la Rennes contemporaine

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