Le Musée des impressionnismes de Giverny avait remis son nom au goût du jour en faisant dialoguer, en 2019, ses peintures avec celles de Claude Monet.
Le Musée de Lodève, avant celui de Pontoise, enfonce le clou en lui consacrant cette fois une rétrospective de plus d’une centaine d’œuvres, dans un parcours thématique qui s’accorde bien avec la chronologie. Né en 1866 à Paris, Jean-Francis Auburtin n’appartient pas à la génération précédente des impressionnistes, dont la première exposition ouvre ses portes en 1874. Il appartient en revanche à celle des symbolistes, dont on s’accorde à dater la naissance en 1886. Mais c’est entre ces deux courants que le peintre va chercher sa voie… Admirateur de Monet, qu’il a probablement rencontré au milieu des années 1990, Auburtin peint sur le motif des paysages normands – ses falaises d’Étretat sont souvent rapprochées de celles de Monet –, bretons ou méditerranéens nettoyés de toute anecdote, de tout récit, ignorant l’industrialisation du monde et l’électrification des villes. Ce qui l’intéresse, c’est la mer, sa houle, le contraste de l’eau et des rochers, sans oublier, bien sûr, la lumière. Mais quand Monet cherche à capter les changements de la nature sous l’effet de la lumière, Auburtin, qui regarde du côté de la théosophie, tente de transcrire l’esprit de la nature par la lumière, essentiellement celle de l’aube ou du crépuscule. Peinte sous l’influence du japonisme et du cloisonnisme de Gauguin, la nature chez Auburtin pourrait recevoir les processions d’un Maurice Denis, décorateur, comme lui, mais il n’en est rien. Dans les années 1910, ces paysages évoluent. Ils accueillent des nymphes, des cygnes et des étoiles de mer, dans une peinture de plus en plus symboliste où l’on décèle l’influence de Puvis de Chavannes et de la peinture scandinave. La peinture a perdu en matière et en vigueur. Le meilleur Auburtin est ailleurs : dans les ciels d’Étretat, qui semblent annoncer le fauvisme, et dans les couchers de soleil pyrénéens, qui ne sont pas sans évoquer les montagnes d’Hodler.
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Jean-Francis Auburtin, l’esprit de la lumière
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°748 du 1 novembre 2021, avec le titre suivant : Jean-Francis Auburtin, l’esprit de la lumière