GIVERNY
C’est une histoire de sensibilité qui est donnée à voir dans la nouvelle exposition du Musée Giverny riche d’une centaine d’œuvres, la sensibilité des peintres impressionnistes et nabis face au jardin.
Au XIXe siècle, les jeunes artistes, Monet, Sisley, Pissarro, aiment peindre en plein air ces lieux qui correspondent à leur sensibilité de paysagistes. Dans les années 1860-1870, ils développent leur propre vision des jardins en l’investissant de références familiales, amicales. Les nabis prennent leur essor dans les années 1890 et le jardin devient leur lieu d’expérimentation artistique. Nombre d’artistes voient dans le jardin un moyen d’associer portrait et paysage. Femme au jardin de Monet a été un révélateur lors de sa présentation au salon de 1867. Dès lors, les portraits féminins investissent le thème : Alphonse Legros dresse le portrait de Deux Veuves, Marie Braquemond s’intéresse à la solitude d’une femme dans La Terrasse, Bartholomé joue avec le regard indéchiffrable de son épouse pénétrant dans La Serre . Pour les femmes impressionnistes, Berthe Morisot, Mary Cassatt, le jardin est un lieu protégé et convenable où l’on peut se promener, coudre, lire ou jouer avec les enfants. À la fin du XIXe, Paris se dote d’une multitude de parcs et jardins publics, les impressionnistes et les nabis se saisissent de ces lieux. Vuillard propose une vision synthétique des jardins plantés au cœur de la ville en soulignant aussi bien le caractère maîtrisé des squares peuplés de nourrices et d’élégantes ( Jardins publics ) que l’effervescence des jeux d’enfants ( Fillette au cerceau ). Sur le même sujet, Bonnard oppose la frise régulière des arbres et des fiacres à la course dynamique du chien et des enfants ( Promenade des nourrices, frise des fiacres ). Renoir capture quant à lui les mouvements joyeux d’ Enfants jouant à la balle . Dans son chef-d’œuvre, La Partie de croquet, Bonnard réunit enfin la famille plaçant la scène dans le cadre enchanteur d’un jardin luxuriant, hors de la ville et du temps.
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Giverny côté jardin, de Monet à Bonnard
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°745 du 1 juillet 2021, avec le titre suivant : Giverny côté jardin, de Monet à Bonnard