Ce n’est pas un mince défit que relève le Musée Fabre à Montpellier en proposant une rétrospective de Germaine Richier après celle, magnifique, du Centre Pompidou.
Maud Marron-Wojewodzki, commissaire, justifie l’événement par les liens étroits qu’a entretenus la sculptrice avec le Languedoc. Née en 1904 à Castelnau-le-Lez, elle suit une formation à l’École des beaux-arts de Montpellier, ville dans laquelle elle retourne régulièrement après son installation à Paris en 1926. L’exposition met en scène des thèmes souvent traités par Richier, qui témoignent de l’influence du Midi sur son œuvre. De fait, sa production sculpturale semble traversée par les composants d’une nature indisciplinée dont elle dompte les forces telluriques – L’Orage, L’Ouragane, L’Eau, ou encore cet assemblage imposant d’éléments osseux et végétaux qu’est La Montagne. Ailleurs, le paysage de la garrigue, la flore et surtout la faune méditerranéenne (La Sauterelle, La Cigale ou La Mante) font partie de son répertoire. Sans parler des métamorphoses, ces animaux fabuleux qui ignorent les lois de l’anatomie et peuvent s’inspirer des mythes provençaux – Le Griffu est une transposition de la tarasque, ce monstre dont l’effigie est suspendue au plafond du Museon Arlaten à Arles. Enfin, ce retour de Richier à Montpellier est aussi symbolique. En 1937, date de l’acquisition du Loretto, premier achat de l’État, c’est au Musée Fabre que l’artiste avait souhaité que sa sculpture soit placée.
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Germaine Richier de retour sur ses terres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°766 du 1 juillet 2023, avec le titre suivant : Germaine Richier de retour sur ses terres