PARIS
PARIS [06.04.12] – En soutien à Fred Forest, pionnier français du video art, paradoxalement absent de l’exposition « Video Vintage 1963-1983 » du centre Pompidou, plusieurs personnalités du monde culturel ont adressé une lettre ouverte à son président, Alain Seban.
Le milieu de l’art contemporain sort de sa réserve habituelle. Plusieurs personnalités viennent d’adresser une lettre ouverte à Alain Seban, président du centre Pompidou, lui reprochant d’avoir omis de présenter le travail de Fred Forest au sein de l’exposition « Video Vintage 1963-1983 ». L’absence des œuvres de l’artiste, dans une exposition présentée comme une « synthèse des premières décennies de l’art contemporain » peut en effet surprendre.
A l’initiative d’Alain Dominique Perrin, président de la fondation Cartier et du Musée du Jeu de Paume, une cinquantaine de signataires s’interrogent sur « les raisons pour lesquelles ce pionnier français de l’art vidéo s’en trouve écarté. » Suivent notamment les signatures de Catherine Millet, Paul Ardenne, Pierre Cornette de Saint Cyr, Lisbeth Rebollo, Mario Costa, Franco Torriani, Christiane Paul, Wulf Herzogenrath, Edmond Couchot, Jean-Michel Rabate et François Soulages. Outre l’exposition, ces signataires interrogent également Alain Seban sur l’absence d’œuvres de Fred Forest dans les collections du centre Pompidou.
Faut-il voir dans cette absence la marque d’une blessure jamais cicatrisée ? Dans les années 90, Fred Forest a en effet engagé un long procès contre le centre Pompidou, lui reprochant notamment son manque de transparence sur sa politique d’achat d’art contemporain. Si l’artiste a été débouté, la publication récente d’un essai sur ce sujet, - Fonctionnements et dysfonctionnements de l’art contemporain : un procès pour l’exemple, (éd. l’Harmattan, 2000) – a montré la défiance de l’institution en général à l’égard d’un artiste peut-être trop curieux de l’envers du monde institutionnel.
Artiste autodidacte, Fred Forest est venu à l’art relativement tardivement. D’abord contrôleur des postes et des télécommunications, il se fait remarquer dans les années 70 lorsqu’il publie dans une série de journaux des encarts laissés vides, permettant ainsi au lecteur d’y insérer ce que bon lui semble. C’est, au dire de l’artiste, une « expérience de créativité participative ». Il cosigne ensuite avec Hervé Fischer et Jean-Paul Thénot, le Manifeste de l’art sociologique visant à théoriser les ressorts d’un art qui en faisant participer le spectateur, l’inciterait à se réapproprier les médias et à porter sur eux un regard critique. Dans cette logique, Fred Forest n’aura de cesse d’intégrer les nouvelles technologies à sa pratique, la vidéo puis l’Internet, afin de montrer l’incidence des nouveaux moyens de communication sur notre perception du réel.
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Fred Forest et le Centre Pompidou
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Abonnez-vous dès 1 €Fred Forest - 1967 - © Photo : Fred Forest - Licence CC BY-SA 3.0