« Nocturnes », exposition conçue par Thierry Groensteen, invite à plonger dans le monde des rêves à travers la bande dessinée.
Et c’est un régal, car le 9e art, avec ses récits en images, se prête naturellement aux représentations oniriques, le rêve étant en outre un matériau de premier choix pour permettre aux auteurs de déployer leur imaginaire. Distribué en cinq segments, le parcours va des précurseurs, comme Rodolphe Töpffer et Winsor McCay, aux frontières fluctuantes entre rêve et réalité, en passant par les journaux de rêves, les cauchemars et l’onirisme. Deux cents pièces permettent de constater qu’en BD le rêve, véritable incursion dans les eaux troubles du sommeil, est le lieu de tous les possibles. Bien sûr, on prend du plaisir à contempler la puissance graphique de grands noms du médium (Franquin, Fred, Hergé, Mœbius, Schuiten, Mattotti…), mais la plus grande réussite de cette exposition est sa mise en espace. Élaborée par Lucie Lom, l’atelier du dessinateur Marc-Antoine Mathieu, elle nous entraîne habilement, avec ses ombres portées, ses perspectives asymétriques et son immense lit-araignée, dans un rêve éveillé virant peu à peu au cauchemar. Seul bémol, à l’exception de l’incontournable Guido Crepax, on s’étonne que la dimension fantasmatique du dessin licencieux, via la BD érotique, ne soit pas plus abordée ici. Pourtant, et Freud ne démentirait pas, on sait combien la charge sexuelle alimente le rêve.
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Faisons un rêve… En bande dessinée
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Abonnez-vous dès 1 €Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, 121, rue de Bordeaux, Angoulême (72)
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : Faisons un rêve… En bande dessinée