Didactique chic

C’est désormais chose faite grâce à l’initiative d’un entrepreneur privé, Guillaume de Maussion, soutenu par les acteurs du marché, dont le Syndicat de la parfumerie française. Le musée est installé dans un coquet hôtel particulier rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le parcours entend construire une histoire du parfum depuis les pharaons à nos jours. Entre répliques d’artefacts, collection de flacons, antiquités et expériences olfactives, penché au dessus de vasques interactives, de calices ultra-chic délivrant des échantillons après pression d’une délicate poire à parfum, le visiteur progresse du sous-sol aux étages. Si les vitrines historiques sont impeccables, sobrement explicatives, la « galerie des séducteurs » est ratée. Dans une enfilade d’écrans, se succèdent des portraits, de Cléopâtre à Louis XIV, réalisés par un peintre, Bruno Bressolin. Rien à voir avec les propositions de dispositifs créatifs du dernier étage, comme cette collection des matières premières. Les designers Harvey & John ont conçu pour la découvrir des objets à respirer et à écouter étonnants, tout en sensibilité. De quoi réaliser que certaines senteurs n’ont rien d’enchanteur tant qu’elles n’ont pas été assemblées par le nez des parfumeurs. Ces derniers sont d’ailleurs célébrés juste à côté, au fil d’entretiens vidéo. Comment vieilliront de tels dispositifs ? Certains sont si délicats qu’une fréquentation trop importante des lieux semble impossible. Heureusement, l’overdose olfactive est évitée avec élégance, et les explications scientifiques sont parfaitement dosées, mais il faut être fondu de parfumerie pour succomber aux charmes de la visite.