PARIS
Le Musée Guimet donne régulièrement carte blanche à un artiste contemporain, invité à exposer dans la rotonde du quatrième étage.
Cet hiver, c’est l’artiste coréenne Min Jung-yeon qui investit les lieux, avec une installation intitulée Tissage. Très loin de l’exposition aux airs apocalyptiques du Japonais Mr. associé à Pharrell Williams, présentée lors de la précédente carte blanche, Min Jung-yeon crée un monde paisible et délicat où miroirs et dessins s’entremêlent. Dans ce petit espace d’exposition transformé en un paysage à perte de vue, troncs d’arbres en papier suspendus et végétation singulière se reflètent indéfiniment. Le spectateur est invité à déambuler dans cet espace étrange et hors du temps. À l’origine de cette installation : la notion de réconciliation. Inspirée à la fois par la séparation de la Corée, la pensée des contraires de Lao-tseu et les recherches du physicien quantique Carlo Rovelli, Min Jung-yeon réalise une œuvre immersive dans laquelle des éléments opposés sont harmonieusement réunis. L’installation de l’artiste, qui a passé son enfance dans la campagne sud-coréenne, témoigne de son émerveillement face à la nature. Au troisième étage, la collection de pierres coréennes de Min Moung-chul, père de Min Jung-yeon, complète l’exposition : il a transmis à sa fille l’art d’observer la nature. Cette nouvelle carte blanche met à l’honneur une artiste défendue à Paris par la Galerie Maria Lund, et dont l’univers paradoxal révèle la complexité de notre monde.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°729 du 1 décembre 2019, avec le titre suivant : Carte blanche à Min Jung-yeon