Avec le « Voyage à Nantes », la sculpture déménage

C’est avec cette discordance que le « Voyage à Nantes » joue cette année, proposant, plus qu’un parcours d’œuvres, une réflexion sur la présence et la vie des sculptures dans l’espace public. Afin de réveiller l’attention du passant, Olivier Texier réinstalle ainsi dans de nouvelles postures, après les avoir copiées, quatre figures emblématiques de l’espace nantais héritées du XIXe siècle, de l’Allégorie de Nantes à la statue du général Cambronne, que l’on trouvera, Le Temps d’une pause, attablé à la terrasse d’un café. Philippe Ramette poursuit, lui, son éloge du Pas de côté. Quant à Xu Zhen, il empile rue d’Orléans les strates de culture et d’histoire occidentales, de la déesse Athéna à la statue de la Liberté, sur un linéaire de plusieurs mètres formant une sorte de bodhisattva pop (European Thousand-Arms Classical Sculpture). Les hybridations savantes de Marion Verboom, qui pioche ses motifs dans l’histoire de l’art, occupent la place de l’église Sainte-Croix, quand le jardin de la Psalette accueille une géante en pierre de Sanam Khatibi (Je serais douce). Parmi les temps forts éphémères de cette édition, signalons enfin, passage Cours Cambronne, l’installation de L’Homme pressé (2010-2011) de Thomas Houseago, prêté par la Collection Pinault ; et aussi Parade, la vidéo d’Hans Op de Beeck littéralement mise en scène au théâtre Graslin, ou encore l’inquiétante Mouche morte de Johan Creten.