En six éditions seulement, le festival ImageSingulières confirme sa position d’étoile montante auprès des professionnels et du public.
SETE - Coincé entre les Rencontres d’Arles et Visa pour l’Image à Perpignan, deux festivals photo parmi les plus importants au monde, ImageSingulières s’impose édition après édition tant auprès des professionnels que du public invité à découvrir une programmation axée sur l’image documentaire. Cette sixième édition donne à réfléchir sur l’évolution d’Arles et de Perpignan, bien que ses fondateurs, le photographe Gilles Favier et Valérie Laquittant, aient dès le départ eu pour référence le festival du film documentaire de Lussas en Ardèche.
En neuf lieux dispersés dans la ville, dix-huit expositions et divers autres rendez-vous (débats, projections…) jalonnant les trois semaines du festival, la programmation conçue par Gilles Favier avec la complicité de Christian Caujolle poursuit son rôle de révélateur de travaux documentaires. Elle fait aussi œuvre de pédagogie auprès de visiteurs chaque année de plus en plus nombreux (52 606 en 2013). Entrée gratuite, médiateurs dans chaque espace, convivialité, mais surtout grande qualité dans le choix des travaux documentaires, exigence de leur édition et mise en résonance de leurs propos expliquent un succès grandissant malgré un budget plus que modeste comparé aux 6 millions d’Arles : 250 000 euros, financés à 60 % par les collectivités territoriales, municipalité en tête (90 000 euros), et État avec 6 000 euros en 2013.
Femmes au travail
Pourtant, il y a à voir, à écouter, à apprendre et à ressentir dans cette édition portée en grande partie par des bénévoles et une municipalité qui a rapidement compris l’importance de mettre à disposition à titre pérenne des lieux, parmi lesquels une partie d’un ancien collège du centre-ville. Le bâtiment abrite la Maison de l’image documentaire (MID), espace permanent d’exposition et de médiation de l’association CéTàVOIR, matrice du festival. Le MID présente cette année le voyage ethnologique dans l’empire russe de Sergueï Procoudine-Gorsky avec les chroniques décalées de Sergey Chilikov. Ailleurs, le récit sétois délicat, suspendu de Richard Dumas (photographe invité en résidence), les années 1930-1940 de Gaston Paris et l’Égypte vue au travers des travaux inédits de Denis Dailleux, Bieke Depporter et Johann Rousselot retiennent tout autant l’attention par leurs propos. Relevons aussi l’exposition sur la BD documentaire et les séries au long cours de femmes au travail par Valérie Couteron, Txema Salvans et le réalisateur Jacques Krier.
Percutant également est le travail sur la jeunesse de Rotterdam signé Carel van Hess et celui sur les pays outsiders du sud de l’Union européenne par Carlos Spottorno. Ce n’est donc pas un hasard si ImageSingulières a lancé avec le site Médiapart le projet « La France VUE D’ICI ». Une aventure collective qui, durant trois ans et dans le sillage des commandes historiques de la Farm Security Administration aux États-Unis, rendra compte des mutations en France et dans les territoires d’outre-mer via des reportages, des écrits et des sons diffusés sur le site Web lafrancevuedici.com.
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Sète, porte-voix du documentaire
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 15 juin, 9 lieux d’exposition à Sète, www.imagesingulieres.com, horaires variables.
Légende photo
Carlos Spottorno, Série The Pigs, Espagne
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°415 du 6 juin 2014, avec le titre suivant : Sète, porte-voix du documentaire