PARIS
Le peintre, qui entamait son troisième mandat, a annoncé sa démission, en réaction contre la non reconnaissance de la peinture classique.
L’ex-président de la Maison des Artistes (MdA) a des positions bien tranchées. Arrivé en tant que trésorier à la MdA il y a vingt ans, Rémy Aron a été élu président pour la première fois en 2005, et entamait son troisième mandat. Il présente sa démission comme une réaction contre l’incapacité des artistes à gérer les « affaires qui les concernent », notamment au sein de l'Académie des Beaux-Arts.
« Mon implication à la Maison des Artistes s’inscrit dans une conviction forte que j’essaie de mettre en forme depuis les années 1980, grâce à la présence des artistes dans des structures représentatives ou associatives dans le paysage politique de notre temps » confie Rémy Aron au Journal des Arts. Pour ce peintre de 65 ans, tourné vers la Chine, la peinture doit rester traditionnelle (*), et il voit d’un mauvais oeil l'évolution de la création, notamment l’arrivée de Fabrice Hyber à l’Académie des Beaux-Arts.
Élu par les adhérents, le poste de président est bénévole. Il s’agit d'« une action militante de s’occuper de la Maison des Artistes » selon l’ex-président. La Maison des Artistes « est une structure tout à fait originale mais qui fonctionne bien ». Le dernier rapport prouve que les artistes ne sont pas des « consommateurs de produits de santé, c’est un régime qui reste excédentaire », explique Rémy Aron. La Maison des Artistes est une association de 1901, elle fut agréée par l’Etat en 1964 sous André Malraux alors ministre de la Culture. La Mda est scindée en deux. Elle gère la sécurité sociale des artistes, et l’adhésion est obligatoire, regroupant environ 60 000 artistes. La Mda offre également une mission de solidarité, qui compte entre 18 et 20 000 adhérents selon les années et qui propose, moyennant une cotisation de 28 € par an, une aide juridique, comptable et sociable.
Avant la Mda gérait totalement la sécurité sociale, désormais elle la co-gére avec l’Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs (Agessa). Parmi les réformes à venir, le recouvrement social ne devrait plus être administré par la Mda mais directement par l'URSSAF. Cette dissociation est bien perçue par Rémy Aron, qui voudrait « que la Maison des Artistes conserve pour la sécurité sociale sa spécificité c’est-à-dire l’expertise professionnelle , la commission professionnelle et la commission d’action sociale. »
Alain Lovato, président de la Maison Arts Plastiques Rhône-Alpes (Mapra) assurera la présidence en intérimaire jusqu’en automne où des élections auront lieu.
A la suite de notre article, Rémy Aron nous a indiqué que nous avions mal retranscrit ses propos ce dont nous lui donnons acte. Il défend non seulement la peinture classique mais aussi « toutes les pratiques picturales. »
Rémy Aron avait également déclaré au JdA :
« J’ai envie de dire qu’il y a un scandale dans la France d’aujourd’hui. Je n’ai rien contre les artistes qui font des installations et de l’art contemporain, chaque artiste est libre de faire ce qu’il veut. Mais aujourd’hui l’Etat doit reprendre en charge la diversité. Et quand on emmène les enfants des écoles dans les Frac et les centres d’art contemporain, je considère que c’est du détournement de mineur. C’est-à-dire que c’est presque de la pédophilie. »
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Rémy Aron quitte la présidence de la Maison des Artistes
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