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ENTRETIEN

Pascal Neveux : « sortir le Frac de son isolement »

Directeur du Frac Picardie Hauts-de-France

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 13 novembre 2020 - 527 mots

Pascal Neveux a pris, en septembre dernier, la direction du Frac Picardie Hauts-de-France après quatorze ans passés à Marseille, au Frac Provence Côte d’Azur.

Pascal Neveux, Ddrecteur du Frac Picardie Hauts-de-France © Clément Foucard
Pascal Neveux, directeur du Frac Picardie Hauts-de-France
© Clément Foucard

Il succède à Yves Lecointre qui a dirigé l’établissement pendant trente-cinq ans et constitué une belle collection de dessins contemporains.

Quelles sont vos priorités pour cette fin d’année ?

Nous sommes actuellement à la fois dans un plan de relance, de mise en conformité avec le label Frac et de réécriture des statuts et de la convention pluriannuelle d’objectifs État-Région. Il s’agit de réinventer le Frac à la fois dans son fonctionnement, ses missions et de le sortir de son isolement. Si l’orientation « dessin » demeure son ADN, elle s’ouvre à d’autres écritures : dessin d’animation, bandes dessinées… La dimension éditoriale – publication, micro-édition, fanzine – se développe également et des projets sur des temps longs avec des artistes se mettent en place, que ce soit sur un mode de résidence, de production, d’exposition, d’acquisition ou d’édition. Il s’agit de revenir à un travail de découverte et de proximité avec les artistes du territoire. Une exposition à partir du 12 novembre et la réorganisation des espaces du Frac privilégiant la librairie-documentation, les workshop, rencontres, débats et ateliers sur une partie « exposition » réduite témoignent des changements en cours. La priorité est aussi de renouer des partenariats, d’en sceller de nouveaux avec les autres acteurs culturels et artistiques de la région, ne serait-ce que ceux pour commencer d’Amiens Métropole, notamment avec l’Orchestre de Picardie qui fait partie de nos locaux.

Allez-vous renouveler le comité technique d’acquisition ?

Oui, il le sera d’ici la fin de l’année dans ses membres et ses fonctions. Il comprendra des membres issus de la scène culturelle régionale, des responsables d’institution, des universitaires, des collectionneurs et des critiques d’art qui connaissent le territoire. Leur implication dans la politique d’acquisition supposera qu’ils se déplacent sur le terrain pour rencontrer les artistes et qu’ils soient disponibles pour se réunir une fois par an sur plusieurs jours.

La reconfiguration du Frac entraîne-t-elle de nouveaux espaces ?

Des pistes de relocalisation sont à l’étude. L’une concerne le bâtiment du Tripostal, à côté de la gare, qui pourrait devenir un pôle image fédérant le Frac, l’École supérieure d’art et de design d’Amiens, et le festival de la BD On marché sur la bulle. Une autre piste, un peu moins aboutie, mais tout aussi intéressante, se situe à proximité du Musée de Picardie. L’un des deux scénarios pourrait s’officialiser d’ici la fin décembre.

La Région donne-t-elle aujourd’hui au Frac Picardie Hauts-de France les moyens de ses ambitions ?

Il y a un vrai engagement politique et financier de l’État, de la Région voire, demain, d’Amiens Métropole, afin de remettre en ordre de marche le Frac, de le restructurer dans son modèle économique, ses missions et de le repositionner à l’échelle du territoire. Il s’agit de contrebalancer le déséquilibre entre l’offre culturelle de la partie nord et de la partie sud de cette région fusionnée. Actuellement, notre budget est de 900 000 euros avec une répartition de 550 000 euros pour l’État et 350 000 euros pour la Région. Ces différents projets mèneront à l’accroître, comme à étoffer l’équipe actuellement de cinq personnes.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°554 du 30 octobre 2020, avec le titre suivant : Pascal Neveux, directeur du Frac Picardie Hauts-de-France : « sortir le Frac de son isolement »

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