Colombie - Disparition

HOMMAGE

Fernando Botero reçoit un hommage national

Par Prune Perromat, correspondante en Colombie · Le Journal des Arts

Le 10 octobre 2023 - 434 mots

L’artiste colombien a été célébré comme un monument dans son pays où il n’habitait pourtant plus depuis longtemps.

Fernando Botero (1932-2023) dans son atelier de la Pietrasanta. © Enrique Palacio, courtesy Opera Gallery
Fernando Botero (1932-2023) dans son atelier de la Pietrasanta.
© Enrique Palacio
Courtesy Opera Gallery

Colombie. Les cendres du maestro colombien, Fernando Botero, seront très prochainement déposées à Pietrasanta, dans le nord de la Toscane, en Italie, aux côtés de la tombe de son épouse, la sculptrice grecque Sophia Vari, décédée en mai dernier. Célébré dans son pays comme « le plus grand des artistes colombiens dans le monde », Fernando Botero s’est éteint à 91 ans le 15 septembre dernier, à Monaco, des suites d’une pneumonie.

La mort du peintre, sculpteur et dessinateur – considéré comme un monument national, en Colombie – a suscité un émoi rare s’agissant d’un artiste né au siècle dernier et a déclenché une véritable course aux superlatifs, les uns saluant une œuvre et un homme « immenses », et les autres « une figure d’une autre dimension »,« une icône de la culture universelle ». Dans les kiosques et sur la Toile, les quelques critiques que l’on pouvait lire auparavant sur le travail en peine de renouvellement d’un artiste trop installé dans l’exaltation des volumes et la sensualité « botériste » se sont estompées. Pour beaucoup, l’heure était à la célébration d’une œuvre et au deuil, comme à Medellín, sa ville natale dans le centre du pays, dont les drapeaux sont restés en berne pendant une semaine.

La dernière tournée de l’artiste

La dépouille de Botero a été transportée en Colombie pour une semaine d’adieux et la réception d’un hommage national. « Nous aimerions vous remercier pour la manière dont le pays et le gouvernement ont ouvert les bras à l’un de ses fils favoris », a souligné la fille du peintre, Lina Botero, devant les deux chambres du Congrès réuni en session extraordinaire au Capitole de la République. « Bien qu’il ait vécu presque la totalité de sa vie hors de Colombie », après une enfance et une adolescence à Medellín, « il a toujours gardé son pays fermement ancré dans le cœur ».

Soucieuse de réserver un temps de recueillement aux Colombiens, dont certains se sont étonnés que leur grand artiste soit enterré si loin de sa terre d’origine, la famille Botero a souhaité mettre en place une chapelle ardente à Bogotá, puis à Medellín, pour un dernier hommage.

Au Capitole, à Bogotá, derrière son cercueil recouvert des couleurs jaune, bleu et rouge de la République, les visiteurs pouvaient admirer une monumentale peinture murale célébrant l’histoire colombienne, intitulée Victoria de tres cordilleras y dos océanos. Signée du grand peintre Alejandro Obregón (1920-1992), acolyte et contemporain colombien de Botero, l’œuvre semblait elle aussi rendre au grand artiste latino-américain les derniers hommages de sa terre, avant son ultime voyage en Italie.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°618 du 6 octobre 2023, avec le titre suivant : Fernando Botero reçoit un hommage national

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