PARIS [31.08.16] - L'un des plus grands photographes de presse, Marc Riboud, dont les clichés ont immortalisé les tournants du XXe siècle, est décédé mardi à l'âge de 93 ans, des suites d'une longue maladie, a annoncé sa famille mercredi à l'AFP.
Parmi ses clichés les plus connus, "la Fille à la fleur" (1967), une militante contre la guerre du Vietnam face à des soldats en arme devant le Pentagone, et "le Peintre de la Tour Eiffel", un ouvrier en équilibre sur la structure de la Tour (1953).
Né près de Lyon, frère du fondateur de Danone, Antoine Riboud, et de l'industriel Jean Riboud, cet ingénieur de formation était entré dans la prestigieuse agence Magnum, à l'invitation d'Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa.
Lauréat de nombreux prix, dont le prix Nadar en 2012 pour son livre "Vers L'Orient", il a publié dans des grands magazines, dont Life, Paris Match, Stern, Geo et Le Nouvel Observateur. Il a parcouru le monde entier, en particulier avec de très longs séjours en Inde, en Chine et au Japon, où il a trouvé le sujet de son premier livre, "Women of Japan".
En 1960, après trois mois en URSS, il couvre les indépendances en Algérie et en Afrique subsaharienne. Entre 1968 et 1969, il effectue des reportages au Sud ainsi qu'au Nord Vietnam, où il est l'un des rares photographes à pouvoir entrer. Dans les années 1980-1990, il retourne régulièrement en Orient et en Extrême-Orient, particulièrement à Angkor et Huang Shan, mais aussi en Chine.
Le photographe Marc Riboud, qui est mort mardi à l'âge de 93 ans, est un ancien de Magnum, auteur de photographies qui sont restées dans l'histoire comme le "peintre de la Tour Eiffel" ou la fille à la fleur devant des soldats en armes lors d'une marche pour la paix au Vietnam.
Maître du noir et blanc, grand reporter d'une actualité qu'il traitait avec sensibilité, Marc Riboud expliquait qu'il photographiait "comme un musicien chantonne".
Né le 24 juin 1923 à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, dans une famille bourgeoise, Marc Riboud était le cinquième d'une fratrie de sept enfants parmi lesquels Jean Riboud, patron de Schlumberger, et Antoine Riboud, mort en 2002 et qui fut le fondateur et le PDG de Danone.
Le jeune Marc démarre la photo à l'âge de 14 ans avec un Vest Pocket Kodak que lui offre son père, banquier et homme de culture.
Après avoir pris en 43-44 le maquis dans le Vercors, le jeune homme est élève de l'école Centrale de Lyon de 1945 à 1948. Il travaille ensuite comme ingénieur dans une usine de Villeurbanne où il s'abstient de revenir, après un congé de huit jours, et avoir pris la décision de se consacrer à la photographie.
En 1952, il monte à Paris où il rencontre Henri Cartier-Bresson et Robert Capa, les créateurs de Magnum qui seront ses mentors. Il intègre l'agence en 1953, alors que paraît dans Life sa célèbre photo de Zazou, le peintre en salopette et en espadrilles qui repeint les poutrelles de la Tour Eiffel.
Riboud, qui n'aime pas se mêler au milieu des photographes, part en Angleterre, aux Etats-Unis, puis s'embarque pour un voyage planétaire. Il ira en Inde, en Chine communiste - qu'il est en 1957 l'un des premiers européens à parcourir -, en Algérie, en Afrique noire, au Vietnam, au Bangladesh, aux Etats-Unis, au Japon, à Cuba.
Président de Magnum de 1974 à 1976, il quitte l'agence en 1979 parce qu'il "n'aime pas la compétition pour la gloire" qui s'y développe, dit-il. Les photographies de Marc Riboud ont été publiées dans de nombreux magazines comme Life, Geo, National Geographic, Paris-Match ou Stern.
Récipiendaire de plusieurs prix et auteur d'une quinzaine d'ouvrages, Marc Riboud a été très souvent exposé dans des galeries et des musées, en France, à Londres et New York.
Il a également publié de nombreux livres, dont les plus connus sont "Huang Shan, les montagnes célestes", "Demain Shanghai", "Algérie / Indépendance", "L'instinct de l'instant" et "Les Tibétains".
Au printemps 2010, à l'âge de 87 ans, il était de nouveau retourné en Chine à l'occasion d'une rétrospective de ses oeuvres à Shanghai et Pékin.
Un exposition de ses photos à Cuba lui est consacrée cette année au festival de photojournalisme "Visa pour l'image" qui vient d'ouvrir ses portes à Perpignan.
TOULOUSE - Le photographe de presse Marc Riboud, mort à l'âge de 93 ans et dont les clichés ont immortalisé les tournants du XXème siècle, était "un grand humaniste, un grand bonhomme", a déclaré mercredi à l'AFP le directeur du festival de photojournalisme Visa pour l'Image de Perpignan, Jean-François Leroy.
"Marc était le photographe qui a fait le plus de photos historiques dans sa vie. C'était un grand humaniste et un grand bonhomme, un très très grand monsieur", a-t-il estimé. "Beaucoup de photographes se sont inspirés de lui sans jamais l'égaler".
Visa pour l'image, dont la 28ème édition s'est ouverte samedi, expose des photos du célèbre photoreporter prises à Cuba en 1963, au moment de l'assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy.
"Tous les ingrédients sont là pour un « scoop ». Les photographies font le tour du monde, puis sont peu à peu oubliées. 52 ans plus tard, elles sont toujours aussi fortes", souligne Visa pour l'Image.
"Avec cette exposition, il est toujours vivant. On savait qu'il était très malade, il n'a pas pu venir à Visa. Je suis sous le choc", a ajouté M. Leroy, précisant qu'un hommage lui sera rendu en soirée.
Rendez-vous incontournable du photojournalisme, Visa pour l'image attire chaque année plus de 200.000 visiteurs, quelque 3.000 professionnels accrédités et 280 agences représentant une cinquantaine de pays. Le festival se poursuit jusqu'au 11 septembre.
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Décès du célèbre photographe de presse Marc Riboud
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