Le prix du Moniteur a été décerné à la réhabilitation de la gare téléphérique du Salève en Haute-Savoie, datant de 1932.
Le prix de l’Équerre d’argent, attribué chaque année par les publications Le Moniteur et AMC, a été décerné lundi 18 novembre 2024. Les lauréats de cette 42e édition sont les architectes français Claudia et David Devaux (Devaux & Devaux architectes) pour leur réhabilitation de la gare haute du téléphérique du Salève à Monnetier-Mornex (Haute-Savoie). La réhabilitation est une commande du Groupement local de coopération transfrontalière pour l’exploitation du téléphérique du Salève.
Cet ouvrage d’art, construit en 1932 par l’architecte suisse Maurice Braillard en collaboration avec l’ingénieur français André Rebuffel, s’inscrit dans une ligne résolument moderne. Un dessin d’époque de l’architecte en atteste : des piliers en béton de 27 m de hauteur sous un volume qui étonne par son apparente légèreté, « les formes aérodynamiques du bâtiment évoquent les moyens de transport du XXe siècle naissant, la proue d’un paquebot ou le nez d’un avion », écrit l’architecte et l’historien de l’art Guillaume Pause (Espazium). Le bâtiment, classé monument historique en 2018, est resté inachevé mais mis en fonction. Des travaux de restauration avaient eu lieu en 1980, mais avaient alourdi le bâtiment.
Face à l’effacement du dessein originel du lieu, Claudia et David Devaux ont voulu compléter l’inachevé, garder les éléments d’origine et simplifier les espaces. Certaines parties sont reproduites conformément au projet de 1932 grâce aux dessins d’archives. Une approche qui au-delà des matériaux cherche à retrouver le sens de l’œuvre caractérisé par sa légèreté. Les architectes ont aussi cherché à adapter le bâtiment aux nouveaux usages, en ajoutant notamment un restaurant tout en jouant avec les matériaux bruts d’origine. C’est ce que salue le jury présidé par l’architecte franco-polonaise Iwona Buczkowska, pionnière de l’architecture moderne en bois des années 1980, « les architectes ont accompli un travail admirable, d’une grande difficulté. Ils ont restitué l’image d’un bâtiment qui en réalité n’a jamais existé et qui est sans doute mieux que le projet d’origine, notamment par la clarification du programme effectué ».
Les autres prix décernés dans six catégories (« Habitat », « Culture », « Jeunesse et sport », « Lieux d’activités », « Espaces publics et paysagers », « infrastructures et ouvrages d’art » , « Première œuvre ») témoignent d’un intérêt, depuis quelques années déjà, du jury pour les projets de réhabilitation et de construction qui se veulent discrets, fidèles à leur usage et à l’environnement des sites.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Une gare de téléphérique, lauréat du Prix de l’Équerre d’argent
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €