Biennale

Yto Barrada représentera la France à la 61e Biennale de Venise

Par Cordelia Hales · lejournaldesarts.fr

Le 19 novembre 2024 - 407 mots

L’artiste franco-marocaine succédera à Julien Creuzet lors de la 61e Biennale de Venise en 2026.

Yto Barrada © Benoît Peverelli
Yto Barrada.
© Benoît Peverelli

La commission présidée par Claire Le Restif (directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry - le Crédac) a choisi l’artiste franco-marocaine Yto Barrada pour investir l’espace du pavillon français de la Biennale de Venise qui ouvrira en avril 2026. L’artiste qui vit et travaille entre New York et Tanger a été retenue pour « sa pratique multidisciplinaire qui fédère diverses communautés artistiques et sociales en quête d’une nouvelle utopie ».

Née à Paris en 1971, Yto Barrada a passé une partie de son enfance à Tanger. Après avoir obtenu une licence d'histoire et de sciences politiques à la Sorbonne, elle étudie la photographie à l'International Center of Photography (New York), où elle est initiée au pouvoir de l'image. « Elle a découvert que l’image, l’art, lui permettraient, mieux encore qu’une thèse de sciences politiques, de rendre compte de la guerre en Cisjordanie en photographiant les barrages militaires », indique l’historienne de l’art Evelyne Toussaint dans son ouvrage « Lire les villes marocaines ».

Exposition Bite the Hand (Mordre la main) d'Yto Barrada à la Pace Gallery, Londres, 2024
Exposition « Bite the Hand » (Mordre la main) d'Yto Barrada à la Pace Gallery, Londres, 2024.
© Pace Gallery

C'est au début des années 2000 que l'artiste acquiert une reconnaissance internationale avec son projet « Detroit » (1998-2004). À travers cette série photographique (lauréate du prix Ellen Auerbach en 2006), qui explore l'idée du passage entre le Sud et le Nord marqué par l'attente d'une utopie, l'artiste exprime sa double identité culturelle. Animée par des questions géopolitiques et postcoloniales, Yto Barrada adopte une approche anthropologique qui suggère la présence humaine dans son travail. En jouant sur l'exotisme attribué au Maroc par l'Occident et ses symboles, l'artiste souligne avec poésie la réappropriation par les Marocains eux-mêmes des clichés ou la ville pensée comme un folklore que ses habitants ont intériorisé. L’artiste déploie depuis une approche multidisciplinaire : film, photographie, installation, sculpture, textile, édition.

À ce jour, on ne sait pas encore qui sera nommé commissaire de son exposition au Pavillon français.

L’œuvre d’Yto Barrada a fait l’objet d’expositions monographiques au Jeu de Paume (2006), à la Tate Modern (2011), au MoMA (2021) et au MoMA PS1 (2024) entre autres. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques, dont le Centre Pompidou. L’artiste a reçu de nombreux prix, dont le Roy R. Neuberger Prize en 2019, le Mario Merz Prize et le Queen Sonja Print Award en 2022.

Yto Barrada est représentée par les galeries Polaris (Paris), Sfeir-Semler Gallery (Beyrouth, Hambourg) et Pace Gallery (New York, Londres, Séoul, Hong Kong, Genève, Los Angeles, Tokyo).

Yto Barrada, Flea Market series (Fig.11), Tangier, 2018-2024, galerie Polaris
Yto Barrada, Flea Market series (Fig.11), Tangier, 2018-2024, C-Print, 62,23 x 76,20 cm.
Courtesy Galerie Polaris

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