LYON
Le photographe Marc Riboud, disparu à 93 ans, laisse une œuvre intemporelle dont plusieurs clichés ont fait le tour du monde.
LYON - Le 30 août dernier, le photographe lyonnais s’est éteint à l’âge de 93 ans. Depuis quelques années, Marc Riboud s’était éclipsé du devant de la scène, mais ses photographies, régulièrement publiées ou exposées, gardaient une place particulière, comme lors du dernier festival international de photojournalisme de Visa pour l’Image, à Perpignan, où l’on pouvait redécouvrir celles réalisées à Cuba en 1963.
Voyager et photographier, deux passions indissociables pendant plus de cinquante ans pour cet homme porté par son désir inlassable « d’aller voir ». Les lettres, récits et photos des voyages de jeunesse de son père, le banquier Camille Riboud (1889-1939) et les panoramiques réalisés en Afrique du Nord par son oncle Jules Riboud (1884-1915) ont dessiné les premières promesses d’horizons. La guerre, le maquis dans le Vercors, puis l’École centrale et le travail en entreprise ont tracé d’autres voies, avant qu’une semaine de vacances au Festival de danse de Lyon avec son premier appareil photo (celui de son propre père, un Vest Pocket Kodak, offert pour ses 14 ans) ne le pousse à choisir la photographie.
La rencontre avec Henri Cartier-Bresson, grâce à son frère Jean lié à la sœur du célèbre photographe, a déterminé la suite : l’intégration en 1953 au sein de l’Agence Magnum, où l’accueille Robert Capa ; la publication du Peintre de la tour Eiffel ; le séjour en Angleterre et son premier voyage en Orient. Henri Cartier-Bresson lui avait un jouré écrit : « Pense à ce que tu as à dire : “De quoi s’agit-il ?” Les bonnes photos suivront, tu es né géomètre, quelle chance tu as (…) ». Quelques-uns de ces clichés ont connu le même succès planétaire que le Peintre de la tour Eiffel. Bien d’autres, réalisés par la suite, sont devenus des icones comme La Fille à la fleur (Washington D.C., 1967), évocation emblématique des opposants à la guerre du Vietnam, devenue symbole de la non-violence, ou plus récemment Le Petit Lapin (Shanghaï, 2002), son amour de la nature et de l’Orient ne l’ont pas détourné de ce qui secoue le monde, ni de ses responsabilités chez Magnum, dont il fut de 1959 à 1973 le vice-président du bureau européen, avant d’en être élu président et d’en démissionner en 1979.
Sa décision de confier, après son décès, l’intégralité de son photographique au Musée national des arts asiatiques-Guimet témoigne du lien indéfectible qu’il a tissé sa vie durant avec l’Asie, mais aussi de l’attention particulière que porte l’institution à son œuvre.
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Marc Riboud, l’humaniste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°463 du 16 septembre 2016, avec le titre suivant : Marc Riboud, l’humaniste