LYON
Plus de 41 000 objets culturels ont été saisis au cours d'opérations contre le trafic illicite organisées dans 81 pays par l'Organisation mondiale des douanes (OMD), Europol et Interpol, a annoncé mercredi cette dernière.
Ces pièces de monnaie, meubles, peintures, instruments de musique, sculptures et objets archéologiques ont été saisis au cours d'une opération mondiale ciblant les trafics d'objets culturels, a ajouté l'organisation internationale de coopération policière dans un communiqué. Celle-ci s'est déroulée dans le cadre de l'opération Athena, co-organisée par l'Organisation mondiale des douanes et Interpol, et de l'opération Pandora II coordonnée par Europol et la Guardia civil espagnole.
Des "dizaines de milliers de contrôles" ont été réalisés dans les aéroports et aux frontières de 81 pays au cours de ces opérations, qui se sont déroulées d'octobre à décembre 2017, précise Interpol. Les maisons d'enchères, les musées, ainsi que des particuliers ont été inspectés, donnant lieu à l'ouverture de "plus de 300 enquêtes" et conduisant à 101 arrestations.
Parmi les objets récupérés, Interpol cite le cas d'une coquille de glyptodon - un tatou géant disparu - retrouvée par la police fédérale argentine. Cette carapace, âgée de plus d'un million d'années, était mise en vente pour 150 000 dollars. Une peinture de Nicolas de Staël, estimée à environ 500 000 euros, a été interceptée par les douanes françaises à la Gare du Nord à Paris, alors qu'elle s'apprêtait à être exfiltrée vers Londres. Les autorités ont aussi saisi 88 pièces d'ivoire, ainsi que des armes comme des épées, une arbalète et 39 armes à feu - fusils et pistolets - historiques.
"Plus de 7 000 objets, soit près de 20 % du nombre total d'objets retrouvés dans ces opérations" ont été découverts sur les sites de vente en ligne, relève Interpol. "Les résultats des opérations Athena et Pandora II parlent d'eux-mêmes : la coopération entre la douane et la police peut donner d'excellents résultats et devrait être promue et soutenue à tous les niveaux. La lutte contre le trafic illicite d'objets culturels a longtemps été négligée par les forces de l'ordre, mais nous ne pouvons pas fermer les yeux", a déclaré le secrétaire général de l'OMD, Kunio Mikuriya.
Le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock a pour sa part estimé que "pour les criminels, le marché noir des oeuvres d'art devenait aussi lucratif que les drogues, les armes et la contrefaçon". "Les objets anciens représentent également une source potentielle de grande richesse pour les groupes terroristes", a-t-il ajouté. La première opération Pandora, menée par les polices de 18 pays en Europe entre octobre et novembre 2016, avait abouti à la saisi de plus de 3 500 objets anciens et oeuvres d'art volés.
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Une opération policière et douanière mondiale permet de saisir 41 000 objets culturels
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