Entre participations attendues – notamment de Bruce Nauman, Steve McQueen et Liam Gillick –, découvertes et surprises potentielles, tour d’horizon des pavillons nationaux
Au nombre de soixante-dix-sept cette année, les pays participant à la Biennale de Venise, répartis entre les Giardini et plusieurs lieux disséminés en centre-ville, ont encore augmenté.
Soulignant l’intérêt de plus en plus patent des pays du Golfe pour l’art contemporain, la 53e édition voit arriver pour la première fois les Émirats arabes unis, avec un projet de la jeune photographe de Dubaï Lamya Gargash visible sur le site de l’Arsenal. La principauté de Monaco rejoint elle aussi ce concert des nations en présentant Philippe Pastor.
Comme à l’accoutumée, certains pays suscitent une attente fébrile entretenue par la notoriété et le crédit dont jouissent leurs poulains. Dans cette catégorie, l’Américain Bruce Nauman apparaît en pole position. Non contents d’occuper le pavillon américain des Giardini, l’artiste et son commissaire, Carlos Basualdo, ont conçu « Topological Gardens », un ambitieux projet organisé par le Philadelphia Museum of Art qui se déploie en parallèle sur deux sites appartenant à l’université de Venise. Structurée autour de la notion de topologie, l’exposition abordera l’ensemble des pratiques de Bruce Nauman à partir d’un focus particulier sur les notions de frontière et de nature.
Autre tête d’affiche fort attendue, Steve McQueen portera les couleurs de la Grande-Bretagne avec une intervention dont rien n’a filtré – ce qui n’est nullement surprenant au vu de son mode de travail, toujours porté par une intense réactivité. Représentant l’Allemagne, Liam Gillick a lui aussi opté pour le secret.
Autre poids lourd, le Canadien Mark Lewis présentera « Cold Morning », installation composée de plusieurs films courts muets où se poursuivent ses recherches sur les techniques cinématographiques contemporaines et historiques. Revenant sur ses dix dernières années de production picturale, Miquel Barceló représentera l’Espagne. Le continent européen aligne de nombreux artistes en milieu de carrière ayant atteint une belle visibilité au cours des dernières années. Pour l’Écosse, Martin Boyce promet de déployer un vaste paysage, poétique et atmosphérique, passant par sept chambres du Palazzo Pisani.
Mondes nouveaux
Forte de deux sites d’exposition, la Suisse a invité Fabrice Gygi à l’église San Stae, pendant que Silvia Bächli s’emparera des Giardini avec une installation de dessins au mur et sur table. Tandis que les Pays-Bas misent sur Fiona Tan et la Belgique sur Jef Geys, deux artistes qui, par des biais très différents, s’intéressent au territoire. Pour la Lituanie, Zilvinas Kempinas exposera un tunnel de bandes magnétiques élaboré lors de sa résidence à l’Atelier Calder (Saché, Indre-et-Loire) en 2008.
Confiée à la directrice de la Maison de la photographie de Moscou, Olga Sviblova, la représentation russe s’appuie sur sept artistes, parli lesquels Pavel Pepperstein et Anatoly Shuravlev, pour développer sa vision de la « Victoire sur l’avenir ».
L’Amérique latine réserve quelques surprises, notamment au sein du pavillon italo-latino-américain sis à l’Arsenal ; rassemblant plusieurs nations du continent, il y règne toujours une belle énergie. Parmi ses invités regroupés sous l’intitulé « Mundus Novus », Carlos Garaicoa défendra les couleurs de Cuba. On portera aussi attention au Bolivien Mariano Gastón Ugalde et au Guatémaltèque Darío Escobar.
Pour sa seconde participation à la Biennale, la Turquie, sous le titre « Lapses », entend questionner la perception et la mémoire des événements. Elle a choisi à cet effet Banu Cennetoglu et le tout jeune Ahmet Ögüt, dont on a déjà pu apprécier en divers endroits la pertinence du regard et et l’efficacité du propos.
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Un tour des mondes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°304 du 29 mai 2009, avec le titre suivant : Un tour des mondes