Suisse

Dialogues et spectacles

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 26 mai 2009 - 760 mots

Les musées bâlois proposent pendant Art Basel des expositions de Giacometti, Van Gogh ou Franz West. En point d’orgue, le spectacle « Il Tempo del Postino » est présenté au Théâtre de Bâle.

Les institutions bâloises offrent traditionnellement un ensemble d’expositions de premier plan durant la foire d’art moderne et contemporain et ses satellites. 2009 ne déroge pas à la règle, avec même un événement inédit cette année : le spectacle « Il Tempo del Postino », présenté au théâtre de Bâle. Lors sa présentation à Manchester en 2007, le quotidien britannique avait qualifié ce projet de « premier opéra du monde créé par des artistes ». Après l’annulation de sa programmation au Théâtre du Châtelet, à Paris, qui en était pourtant l’un des deux commanditaires, cette œuvre sera présentée en Suisse du 10 au 12 juin avec la complicité de la Foire de Bâle. Ce projet, mené par le commissaire d’exposition Hans Ulrich Obrist et les artistes Philippe Parreno, Anri Sala et Rirkrit Tiravanija, réunit une quinzaine de plasticiens qui réalisent chacun sur scène une œuvre expérimentale spécifique d’une durée de quelques minutes. Y figurent ni plus ni moins que Doug Aitken, Matthew Barney & Jonathan Bepler, Tacita Dean, Trisha Donnelly, Olafur Eliasson, Peter Fischli & David Weiss, Liam Gillick, Dominique Gonzalez-Foerster, Douglas Gordon, Carsten Höller, Pierre Huyghe, Koo Jeong-A, Tino Sehgal, Rirkrit Tiravanija & Arto Lindsay et Thomas Demand ! Nul doute que la représentation fasse sensation…
Tout comme, dans un autre registre, l’exposition « Vincent Van Gogh, les paysages » présentée jusqu’en septembre au Kunstmuseum de Bâle. Cette manifestation, la première à se consacrer à ce sujet, réunit environ soixante-dix œuvres du maître mises en perspective avec quarante toiles signées de ses contemporains. Un événement présenté comme l’un des plus importants en Europe dans le domaine de l’art en 2009. Il a nécessité le décrochage d’une partie des collections permanentes du musée, qui se retrouvent pour partie au Schaulager, lequel expose pour la première fois de l’art ancien. « De Holbein à Tillmans, invités de premier plan du Kunstmuseum de Bâle » compte deux cents pièces et réunit des chefs-d’œuvre de Cranach, Holbein, Hodler, Böcklin, Degas, Cézanne, face à des contemporains comme Beuys, Bruce Nauman ou Jeff Wall. Ces confrontations permettent de découvrir sous un nouvel angle des travaux que nous n’avons pas l’habitude de regarder côte à côte.
La Fondation Beyeler propose un autre type de dialogue avec « La magie des images. L’Afrique, l’Océanie et l’art moderne » (lire le JdA no 297, 20 fév. 2009, p. 10). L’exposition, qui devait initialement s’achever au mois de mai, a été exceptionnellement prolongée à la demande des collectionneurs et marchands qui viennent à Bâle pour la foire. Dans le même temps, la Fondation présente une grande monographie consacrée à Alberto Giacometti. Les différentes périodes de l’artiste y sont représentées par une centaine de pièces issues de ses héritiers ou d’importantes collections internationales. La famille du sculpteur n’est pas oubliée, avec des œuvres de la main de son père Giovanni, de son frère Diego et de son oncle Augusto. Enfin, pour compléter cet ensemble et mettre un pied dans le contemporain, la Fondation Beyeler propose en parallèle une sélection de dix-huit pièces de Franz West.
Toujours à la pointe, la Kunsthalle de Bâle déploie trois monographies, parmi lesquelles la première en Suisse de la jeune Géorgienne Thea Djordjadze. À côté de ses sculptures et installations, sont présentés les projets de la Britannique Lucy Skaer et de la Bâloise Karin Hueber. Sous le titre « Petit théâtre de gestes », le Musée d’art contemporain de Bâle offre quant à lui une réflexion autour du théâtre, de la théâtralité, des gestes et des poses. Sont convoquées les œuvres de Kutlug Ataman, Gerard Byrne, Jay Chung & Q Takeki Maeda, Rodney Graham ou Kirsten Pieroth. Dans un spectacle d’un autre genre, le Musée Tinguely étonne avec « Armure & robe de soirée », réunissant une soixantaine d’habits de métal issus de la collection viennoise d’armes de chasse et de guerre. En écho, les robes de soirée du couturier italien Roberto Capucci ouvrent et ferment le bal.
Enfin, à Weil am Rhein, le Vitra Design Museum a choisi de rendre hommage à Fernando et Humberto Campana. L’exposition revient sur vingt ans de travail des deux frères brésiliens, avec des meubles, luminaires et objets. Un autre monde !

Kunstmuseum Basel, Bâle, www.kunstmuseumbasel.ch

Schaulager, Bâle, www.schaulager.org

Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, www.beyeler.com

Kunsthalle Basel, Bâle, www.kunsthallebasel.ch

Museum für Gegenwartskunst (Musée d’art contemporain), Bâle, www.kunst museum.basel.ch

Museum Tinguely, Bâle, www.tinguely.ch

Vitra Design Museum, Weil am Rhein, www.design-museum.de

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°304 du 29 mai 2009, avec le titre suivant : Dialogues et spectacles

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