Nadejda Tolokonnikova du collectif Pussy Riot, réfugiée aux États-Unis, fait l’objet d’un mandat d’amener par la justice russe.
Le média russe Mediazona, un site crée par le collectif d’artistes activistes Pussy Riot, a annoncé le 29 mars 2023 que Nadejda Tolokonnikova, la membre la plus visible du groupe, est désormais inscrite sur la liste des criminels les plus recherchés par la Russie.
Bien que le ministère n’ait pas précisé quelle infraction pénale avait motivé cette décision, The Moscow Time a rapporté que l’enquête criminelle sur Tolokonnikova a été déclenchée par un message sur les médias sociaux qu’elle aurait publié, exprimant un « manque de respect évident pour la société ».
Ces accusations semblent faire suite à la dernière performance de l’artiste, Les cendres de Poutine (2022), dans laquelle un groupe de onze femmes cagoulées et Nadejda Tolokonnikova sont filmées brûlant un portrait de Poutine avant de « poignarder » les cendres dans le sol. Tolokonnikova a mis en bouteilles les cendres du portrait brûlé et les a montrées, avec le court-métrage, lors de sa première exposition personnelle à la galerie Jeffrey Deitch, à Los Angeles, en janvier 2023.
L’avocat russe des droits de l’homme Pavel Chikov a par ailleurs indiqué que Nadejda Tolokonnikova faisait l’objet d’une enquête pour « offense contre le sentiment religieux », depuis mars 2023. Cette enquête serait survenue à la suite de la publication d’une œuvre en 2021 intitulé Virgin Mary, Please Become A Feminist, représentant la vierge Marie en forme de vagin.
L’offense aux croyances religieuses est devenue une infraction pénale en Russie après l’arrestation pour « trouble à l’ordre public » et « blasphème » de Nadejda Tolokonnikova et de sa collègue membre des Pussy Riot, Maria Alvokhina, en 2012. Elles ont été condamnées à deux ans de prison pour « hooliganisme motivé par la haine religieuse », rapporte The Moscow Times, à la suite d’un concert intitulé Punk Praver, à la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, qui exhortait la Vierge Marie à devenir féministe et se concluait par un plaidoyer pour que Poutine soit banni. Elles avaient été libérées en décembre 2013 dans le cadre d’une amnistie générale.
En décembre 2021, les autorités russes l’ont qualifié d’ « agent étranger ». Cela n’a pas empêché le groupe de poursuivre ses actions contre le pouvoir, notamment en créant une œuvre associée à un NFT du drapeau ukrainien deux jours après l’invasion russe en Ukraine qu’elles ont vendu 6,7 millions de dollars (6,12 millions d’euros). Le produit de la vente a été reversé à l’association Come Back Alive qui distribue nourriture et fournitures médicales aux civils et à l’armée ukrainienne.
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Un membre des Pussy Riot sur la liste des criminels recherchés en Russie
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