Vandalisme

Sculpture de Kapoor à Versailles : les tags masqués depuis samedi soir

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 21 septembre 2015 - 349 mots

PARIS [20.09.15] - Les tags antisémites inscrits sur la sculpture « Dirty Corner » d'Anish Kapoor installée au Château de Versailles ont été masqués dès samedi soir par du tissu noir à la demande de la justice, a-t-on appris dimanche auprès de l'établissement.

Samedi, après plusieurs jours de polémique, la justice a tranché et demandé au Château de Versailles de retirer "sans délai" de la vue du public les tags antisémites de cette sculpture installée dans le parc.

Toutes les inscriptions ont été masquées par du tissu noir samedi vers 20H30, peu après la décision du tribunal administratif, a indiqué à l'AFP le Château de Versailles. Le parc était ouvert dimanche aux visiteurs et l'intervention d'Anish Kapoor pour les dissimuler était toujours prévue lundi matin, a-t-on également précisé.

Surnommée par certains médias le "vagin de la reine", la sculpture monumentale, une trompe d'acier de 60 m de long à la connotation sexuelle évidente, a été vandalisée trois fois depuis juin, dont deux ces dernières semaines.

Elle a notamment été dégradée le 6 septembre par de grandes inscriptions à la peinture blanche de caractère antisémite.

Après ces dégradations, Anish Kapoor avait reçu le soutien du président François Hollande et de la ministre de la Culture Fleur Pellerin.

Samedi, la justice a estimé que les inscriptions portaient atteinte à l'ordre public et "en particulier à la dignité de la personne humaine". Le juge a donc "enjoint à la présidente du Château de Versailles de prendre immédiatement toutes mesures propres à faire cesser l'exposition au public" de ces tags.

Le juge des référés avait été saisi vendredi par l'association Avocats sans frontières et un conseiller municipal (DVD) de Versailles, Fabien Bouglé, qui estimaient que ces tags constituaient "une grave violation des libertés fondamentales".

Le Château estimait toutefois qu'il n'avait pas le droit d'intervenir sur l'oeuvre sans l'accord de l'artiste.

Le choix initial d'Anish Kapoor de laisser en l'état sa sculpture avait suscité un débat. Certains juristes estimaient que cela pouvait se heurter aux textes réprimant l'antisémitisme, alors que le plasticien avait considéré que désormais "ces mots infamants faisaient partie" de son oeuvre.

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Des visiteurs devant l'oeuvre d'Anish Kapoor Dirty Corner installée dans les jardins du Château de Versailles, le 11 septembre 2015 © photo Patrick Kovarik / AFP

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