Vandalisme

La sculpture de Kapoor à nouveau dégradée avec un tag sur le « respect de l'art »

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 11 septembre 2015 - 384 mots

PARIS [10.09.15] - La sculpture d'Anish Kapoor, vandalisée dimanche dans le parc du château de Versailles avec certaines inscriptions à caractère antisémite, a été à nouveau dégradée avec un tag sur le « respect de l'art », a-t-on appris jeudi auprès du Domaine de Versailles, qui a décidé de renforcer les mesures de securité.

La phrase "Respect Art as U trust God" ("Respecte l'art comme tu crois en Dieu") a été inscrite en grandes lettres à la peinture rose sur la partie inférieure de "Dirty Corner", a précisé la direction du Domaine.

Des maîtres-chiens vont être déployés, des rondes de police seront effectuées pendant toute la nuit et de nouvelles caméras de surveillance installées, a-t-on précisé de même source.

La ministre de la Culture Fleur Pellerin, qui s'est entretenu avec Anish Kapoor, a demandé à l'établissement d'"augmenter sensiblement la sécurité autour de ces oeuvres dès cette nuit" de jeudi à vendredi, a indiqué le ministère.

Des inspecteurs du ministère ont été dépêchés et doivent produire un rapport, et un audit a été demandé sur la sécurité du site, a-t-on ajouté.

Placée dans les jardins de Versailles depuis juin, la sculpture monumentale d'Anish Kapoor, une trompe d'acier de 60 m de long à la connotation sexuelle évidente, surnommée le "vagin de la reine", avait déjà été vandalisée en juin par des jets de peinture jaune, puis nettoyée.

Dimanche, elle a été recouverte de nombreuses grandes inscriptions à la peinture blanche: "La reine sacrifiée, deux fois outragée", "SS Sacrifice Sanglant", "le deuxième VIOL de la Nation par l'activisme JUIF DEVIANT". Ou encore "Juifs tradis et Kabbalistes: ce taré vous met en danger".

La direction du Domaine s'est refusée à toute interprétation de la nouvelle inscription découverte jeudi, dont la formulation peut être interprétée soit comme une critique, soit comme un soutien à l'artiste.

"En parfait accord avec Catherine Pégard", présidente du Domaine et du château de Versailles, Anish Kapoor avait annoncé dimanche soir que les insultes ne seraient pas retirées, estimant que désormais "ces mots infamants font partie" de l'oeuvre. Des panneaux explicatifs devaient cependant être mis en place.

Venu constater les dégâts mardi dernier, l'artiste avait nuancé son propos, estimant qu'il "avait besoin de temps pour décider" d'effacer les tags. Il avait fait part de sa "grande tristesse" et évoqué un "enterrement de la culture".

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