Espagne

CATASTROPHE

Valence, premières mesures pour le secteur culturel

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · Le Journal des Arts

Le 27 novembre 2024 - 469 mots

Les pouvoirs publics espagnols viennent au secours du monde culturel également très affecté par les violentes inondations.

Espagne. Après les violentes inondations de fin octobre causées par la tempête Dana, qui ont ravagé la région de Valence, détruit des habitations et causé plus de 240 victimes, le gouvernement local et le ministère espagnol de la Culture ont commencé à évaluer les dégâts dans le secteur culturel et à déployer les premières aides d’urgence. La Generalitat de Valence estime à près de 100 millions d’euros le coût de la réparation des dommages et de la relance du secteur.

La députation forale (le gouvernement local) de Valence a lancé un programme de restauration des collections endommagées dans les musées, avec l’aide d’experts du secrétariat autonome de la culture et de l’Institut valencien de conservation. Parmi les musées les plus affectés figurent le Musée de la Rajoleria de Paiporta, le Musée de l’Éventail d’Aldaia et le Musée du Festival d’Algemesí.

Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, a annoncé le 20 novembre un plan de reconstruction et de relance, avec des aides directes : 300 000 € pour les 32 cinémas de la région et 300 000€ pour les librairies. Ce plan inclut aussi des aides pour la réimpression des ouvrages détruits, des subventions pour les associations culturelles locales, des allocations pour les travailleurs indépendants, des aides pour la reconstruction des infrastructures locales et un report de la validité du Bono Joven (l’équivalent du Pass culture) jusqu’en mars 2025. Une aide d’un million d’euros sera allouée à la relance du secteur culturel au premier trimestre 2025.

Le ministère de la Culture a déployé une équipe de dix techniciens (architectes et conservateurs-restaurateurs) pour inspecter les bâtiments historiques endommagés, évaluer les dégâts dans les musées municipaux et commencer les travaux de secours sur les archives déjà évacuées.

Des initiatives privées, comme celle de la Fondation Reina Sofía, qui met en vente une œuvre de Botero chez Sotheby’s pour aider les sinistrés, ou de la collectionneuse Hortensia Herrero, qui alloue 4 millions d’euros pour la relance culturelle, soutiennent également les efforts de reconstruction.

Les premières évaluations chiffrées font état de pertes considérables : l’Association des éditeurs du Pays valencien (AEPV) estime que plus d’un million de livres ont été détruits, représentant une valeur de 15,7 millions d’euros. Le secteur musical a également été fortement impacté, avec 30 sociétés musicales et des milliers de musiciens affectés. L’Institut valencien d’art moderne (IVAM) et la Generalitat de Valence examinent actuellement l’état des 170 œuvres d’art qui étaient stockées dans les entrepôts de Riba-roja de Túria.

Côté patrimoine, des églises comme Sant Jordi de Paiporta et Assumpció d’Alaquàs ont subi des inondations dans leurs cryptes, tandis que l’aqueduc Arquets de Baix à Torrent (du XVIe siècle) et le pont romain de Quart de Poblet ont également été gravement endommagés.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°644 du 29 novembre 2024, avec le titre suivant : Valence, premières mesures pour le secteur culturel

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