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Réservations en ligne dans les musées parisiens : mode d’emploi

Par Isabelle Manca-Kunert · L'ŒIL

Le 25 juin 2024 - 819 mots

Si réserver son billet sur Internet pour visiter une exposition parisienne est devenu indispensable, tous les musées n’appliquent pas les mêmes conditions. État des lieux des différentes pratiques.

Rappelez-vous, ce n’est pas si vieux, il y a cinq ans à peine : qui réservait son billet avant d’aller au musée ? À l’exception des touristes, qui ont un agenda calculé et qui anticipent pour optimiser leur séjour et caser un maximum d’activités, pas grand monde n’avait le réflexe d’acheter son billet à l’avance. Une pandémie mondiale et une reconfiguration totale de nos habitudes culturelles ont désormais changé la donne. Aujourd’hui, pour visiter un musée ou un monument très fréquenté, et plus encore pour une exposition à succès, tout le monde ou presque a adopté cette pratique. Pourtant depuis la levée des dernières restrictions sanitaires, la réservation d’un billet horodaté n’est plus un prérequis. À quelques exceptions près. Les musées nationaux proposant un accès gratuit pour tous, le premier dimanche de chaque mois, conditionnent souvent la visite à une réservation obligatoire. C’est notamment le cas du Musée du Quai Branly et des Musées d’Orsay et de l’Orangerie. Cela n’est pas impératif au Centre Pompidou, mais demeure fortement recommandé pour tous les visiteurs, y compris les bénéficiaires de la gratuité – en dehors des adhérents et des professionnels. Une préconisation plus qu’utile car ces créneaux dominicaux sont très demandés et parfois indisponibles en ligne plusieurs jours auparavant.

Contrôler les flux de visiteurs

Pour des occasions particulières les musées peuvent également rendre à nouveau la réservation obligatoire. « Cela peut être le cas pendant les périodes de très forte fréquentation, comme les vacances de fin d’année », fait savoir le Musée du Louvre. « Compte tenu de la proximité du musée avec des sites olympiques, la réservation sera également obligatoire pendant les JO et sur la période estivale, du 1er juillet au 8 septembre. » Cela concerne tous les visiteurs y compris les publics bénéficiant de la gratuité et les porteurs de cartes. Afin de ne pas prendre les visiteurs au dépourvu, cette information a été annoncée depuis plusieurs mois sur le site Internet du musée. Il est d’ailleurs conseillé de se renseigner en amont car les grands musées, logiquement les plus concernés par la grande affluence, ont parfois des politiques d’accès surprenantes. Il est, par exemple, impossible d’acheter un billet à tarif réduit en ligne pour accéder au Musée d’Orsay. Cette limitation décourage parfois les visiteurs ayant droit à une réduction de la demander au guichet, car cela équivaut à faire une longue queue pour économiser quelques euros. Autre singularité, il faut payer un euro de plus, quels que soient le tarif et la prestation, si le ticket est acheté à l’entrée du Musée national de la marine. En proposant un billet moins cher sur Internet, l’établissement entend encourager les visiteurs à réserver en ligne et donc à fluidifier l’affluence. Hormis ces rares exemples, les autres sites pratiquent les mêmes prix sur leur billetterie en ligne et physique… Sauf les Musées de la Ville de Paris qui appliquent des frais de réservation de 1 euro. Bien qu’elle ne soit que vivement conseillée, la réservation d’un créneau horaire est, dans les faits, presque incontournable pour les événements qui se tiennent à guichets fermés. Sans laissez-passer, il est pratiquement impossible de visiter les expositions les plus courues de la capitale. Même muni de ce précieux sésame, il faut en outre respecter l’horaire indiqué car l’accès coupe-file prioritaire n’est garanti que dans la demi-heure suivant le créneau choisi. Voire le quart d’heure pour les manifestations les plus populaires, à l’instar de l’exposition « Mexica » au Quai Branly. Pour cette manifestation qui fait salle comble, même les visiteurs déjà porteurs d’un billet acheté auprès d’un revendeur agréé ou d’un comité d’entreprise doivent effectuer en sus une réservation horaire gratuite pour garantir l’accès à la manifestation. En fonction des établissements, il faut donc vérifier au préalable les modalités d’accès pour ne pas avoir de mauvaise surprise.

Acheter un billet sur place, une pratique encore tenace 

Malgré le plébiscite de la réservation des créneaux horaires, il demeure toutefois des réfractaires à cette pratique. Le public fidèle de longue date à une institution et les amateurs de visites spontanées ont encore parfois des réticences à anticiper leur venue. Il ne faut pas sous-estimer leur nombre car, selon l’Observatoire permanent des publics, en 2023, 31 % de ceux qui n’avaient pas réservé ne pensaient pas venir au musée ce jour-là et 33 % ne connaissaient pas précisément l’heure de leur visite. S’ajoute à ces visiteurs indécis, le public peu familier des nouvelles technologies qui peut rencontrer des difficultés à réserver en ligne. Des quotas de billets sont toutefois en vente aux guichets. Le Petit Palais prévoit par exemple un quota minimum de 20 % des billets disponibles sur place afin de répondre à cette demande. Au château de Versailles, il est également possible d’acheter son ticket en caisse, mais dans la limite des places disponibles.

Isabelle Manca-Kunert

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°777 du 1 juillet 2024, avec le titre suivant : Réservations en ligne dans les musées parisiens : mode d’emploi

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