PARIS
La ministre de la Culture vient de nommer quatre femmes à la tête des directions régionales des affaires culturelles.
Grand chambardement à la tête des directions régionales des affaires culturelles (DRAC). Cinq des treize DRAC de France métropolitaine ont vu ou vont prochainement voir leur direction changer de titulaire. Après Hilaire Multon qui a pris la direction de la DRAC Hauts-de-France ce 1er décembre dernier, remplaçant Marc Drouet parti prendre la tête de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot vient de nommer quatre femmes aux profils très divers. Toutes quatre prendront leurs fonctions début 2021.
Depuis le départ de Marc Drouet, Frédérique Boura, directrice adjointe de la DRAC Hauts-de-France depuis 2017 assurait l’intérim avant l’arrivée d’Hilaire Multon. Cette conservatrice en chef du patrimoine de 60 ans, qui fut durant plus de 15 ans conservatrice du patrimoine au service régional de l’archéologie de la DRAC de Lorraine, puis de Bourgogne, fut ensuite chargée de l’Inventaire général de la région Alsace (à la DRAC et au conseil régional), puis à la Direction général du patrimoine de la Rue de Valois après un intermède de trois ans en tant que directrice régionale adjointe des affaires culturelles de Lorraine. Elle est aujourd’hui nommée directrice régionale des affaires culturelles de Normandie. Elle succède à Jean-Paul Ollivier qui occupait ce poste depuis 4 ans.
Nommée directrice régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine, Maylis Descazeaux-Roques, 46 ans, a quant à elle une carrière scindée entre un versant culturel et un versant plus orienté vers le travail et l’emploi : elle fut durant deux ans directrice adjointe à la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi de Normandie, responsable du Calvados, avant de devenir, en 2016, directrice régionale adjointe des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Aujourd’hui, elle succède à Arnaud Littardi, qui occupait ces fonctions depuis avril 2013.
Si Frédérique Boura et Maylis Descazeaux-Roques ont toutes deux déjà eu une expérience en DRAC, il s’agit à l’inverse d’une première pour Bénédicte Lefeuvre, nommée directrice régionale des affaires culturelles de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, remplaçant Marc Ceccaldi après 5 années passées à ce poste. A 58 ans, elle laisse vacant le poste de directrice générale du Centre des Monuments Nationaux qu’elle occupait depuis 8 ans.
Il en va de même pour Aymée Rogé, 42 ans, dont le parcours s’est davantage inscrit dans l’administration territoriale et le scolaire avant qu’elle ne se tourne vers le domaine de la culture. Elle quitte aujourd’hui la direction de la Culture de la Ville et Eurométropole de Strasbourg qu’elle occupait depuis 6 ans pour devenir directrice régionale des affaires culturelles de Bourgogne-Franche-Comté. Elle succède à Anne Matheron, qui occupait ces fonctions depuis juin 2018.
Une première vague de nominations avait déjà eu lieu à la gouvernance de diverses directions régionales des affaires culturelles en 2018 – en Corse, en Centre-Val-de-Loire et en Grand-Est. Cette année, ces nominations concernent près de la moitié des DRAC, puisque outre les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Hauts-de-France et PACA déjà mentionnées, des directeurs régionaux ont également été nommées en début d’années en Bretagne, Pays de la Loire et en Occitanie. Et ces mouvements – qui sur ces deux dernières années ont concerné onze des treize DRAC métropolitaines - n’ont pas seulement à voir avec le jeu de chaises musicales afférent à la fin des mandats.
Une situation représentative de l’arrivée de toute une génération d’agents rompus à l’exercice des DRAC à l’âge de faire valoir ses droits à la retraite. Même si ce constat ne se limite pas aux postes de direction, les quatre directeurs ici remplacées avaient tous atteints l’âge de 65 ans. Une revue des missions, de l’organisation et des moyens des services déconcentrés du ministère de la Culture publié en février 2018 par l’Inspection générale des finances observait que « la pyramide des âges dans les DRAC laisse prévoir un nombre important de départs à la retraite […]. 20 % environ des agents des DRAC pourront faire valoir leurs droits à la retraite d’ici 2022 : toute une génération d’agents qui a accumulé une longue expérience des territoires devra être remplacée d’ici quelques années. Un tel renouvellement générationnel sera difficile à organiser […]. »
En attendant, ces remplacements majoritairement féminins permettent d’atteindre les chiffres de 9 femmes et 12 hommes à la tête des services déconcentrés du ministère de la Culture en considérant l’ensemble des 13 DRAC métropolitaines, les directions des affaires culturelles (DAC) d’Outre-Mer, les missions aux affaires culturelles de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, ainsi que la Direction de la Cohésion Sociale, du Travail, de l'Emploi et de la Population (DCSTEP) de Saint-Pierre-et-Miquelon.
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Quatre nouvelles directrices régionales des affaires culturelles
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