PARIS
Françoise Nyssen a demandé au patron du CMN de lui faire un rapport d’ici septembre sur la réorganisation des services patrimoniaux de l’Etat.
A peine renouvelé à la tête du Centre des Monuments nationaux, Philippe Bélaval se voit confier une mission, et pas des moindres : mettre un peu d’ordre dans les différents services patrimoniaux de l’Etat.
La lettre de mission signée de Françoise Nyssen évoque de nombreuses pistes de réflexion qui sont autant de domaine où le gouvernement pense qu’il y a des gains d’efficacité. Elle note ainsi que plusieurs ministères exercent leur tutelle sur les musées. C’est le cas par exemple du Musée du Quai Branly qui relève à la fois du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’innovation et du Ministère de la culture. Ou encore du Musée de l’Armée placé sous la tutelle du Ministère de la Défense.
La lettre revient sur la situation des 17 musées regroupés en 12 Services à compétence nationale qui dépendent directement de l’administration : le Musée de Cluny, le Musée d’archéologie nationale, le Musée Magnin de Dijon. Elle évoque « l’articulation » entre ces musées et la RMN - Grand Palais. C’est d’ailleurs l’un des chantiers figurant dans la contribution ministérielle aux travaux du CAP 2022 en novembre 2017, ce grand programme de réorganisation de l’Etat qui a succédé à la fameuse RGPP (Révision générale des politiques publiques).
La mission Bélaval couvre de nombreux domaines de la contribution du ministère à Cap 22, au point où l’on peut se demander si ce n’est pas là une façon pour le ministère de se défausser sur Philippe Bélaval. La lettre évoque ainsi les rapports entre l’administration centrale et ses opérateurs, or la contribution Cap 22 envisage de « recentrer l’administration centrale sur ses missions de pilotage ». Idem pour la politique des archives.
Il est également demandé au patron du CMN de réfléchir à la prise en compte de l’action grandissante des collectivités territoriales dans le domaine patrimonial, et ici on pense au rôle des Direction régionales des affaires culturelles. On lui demande aussi de prendre en considération le patrimoine naturel, domaine réservé du Ministère de la transition écologique.
Le champ de réflexion est si vaste que l’on s’interroge : Philippe Bélaval va-t-il pouvoir rendre son rapport mi-septembre, comme cela lui est imposé ? Mais l’ex-patron de la direction du patrimoine connaît bien son sujet et l’on imagine qu’il a déjà dans sa besace quelques propositions.
Un détail, qui n’en est pas un, intrigue. La ministre suspend le recrutement d’un directeur du patrimoine au poste laissé vacant après le départ de Vincent Berjot ainsi que celui du directeur des musées, après le départ de Marie-Christine Labourdette pour la Cité de l’architecture et du patrimoine. Cela laisse penser que la réorganisation possible du ministère est telle que le périmètre de ces deux postes pourrait changer.
La direction de la création est elle aussi sans tête depuis le départ de Régine Hatchondo. La conduite du ministère ne doit pas être simple en ce moment.
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Philippe Bélaval, le « super » monsieur Patrimoine du ministère
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