FRANCE
Pourquoi les priorités relatives au patrimoine sont-elles les mieux tenues parmi les 18 engagements d’Emmanuel Macon lors de la présidentielle de 2017 ?
SPÉCIAL NOTRE-DAME. Il n’est jamais aisé d’apprécier la politique culturelle d’un quinquennat, car les sujets sont particulièrement nombreux et le symbolique prévaut souvent sur l’action concrète. Mais avec le président Macron, l’exercice s’impose de lui-même : il veut être évalué sur ses engagements, car ce sont eux qu’il demande à ses ministres de mettre en œuvre. S’agissant de la culture, il en a pris 35 lors de la campagne de 2017, dont 18 relèvent du patrimoine, de la création en arts visuels et de la transmission.
De manière très scolaire, en notant de 1 à 5 l’avancée de l’atteinte de chaque objectif, la moyenne s’établit à 2,2 contre 1,7 l’an dernier. Aussi, sauf à donner un coup d’accélérateur sur les trois prochaines années, le rythme n’est aujourd’hui pas assez rapide pour que le président réalise tous ses engagements.
Cette moyenne ne rend cependant qu’imparfaitement compte de la réalité : des engagements sont mieux tenus que d’autres. Se dessinent ainsi les priorités du président. Le patrimoine figure clairement en tête. Son volontarisme dans la « reconstruction » de Notre-Dame n’est que le dernier en date, certes le plus spectaculaire, de son investissement dans les vieilles pierres. Il a eu l’habileté de confier à Stéphane Bern une mission sur le patrimoine en péril qui, pour un montant somme toute assez faible (les 22 millions d’euros du Loto), permet de « feuilletonner » dans les médias. Même lorsqu’il s’agit de la francophonie, on ne retient que le volet patrimonial avec la restauration du château de Villers-Cotterêts. Souvenons-nous aussi que « l’itinérance mémorielle » en novembre dernier a démarré dans une cathédrale, celle de Notre-Dame à Strasbourg.
Sa mise en scène dans la catastrophe de Notre-Dame de Paris est telle que certains le soupçonnent d’instrumentaliser le patrimoine à des fins politique. Ce n’est pas faux, mais est-ce condamnable ? À l’heure où la société française semble déboussolée, il est légitime que le chef de la nation s’appuie sur ce qui est le plus commun aux Français – le patrimoine – pour solidifier le lien social. Dans cette perspective, la reconstruction de la charpente et de la flèche est l’occasion de susciter un débat national permettant d’éclairer les Français sur les enjeux, ici liés, de la restauration et de la création architecturale.
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Emmanuel Macron, Monsieur patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°522 du 26 avril 2019, avec le titre suivant : Emmanuel Macron, Monsieur patrimoine