FRANCE
Les abonnements de la Fondation du Patrimoine et du Centre des monuments nationaux sont plus complémentaires que rivaux.
Deux abonnements annuels permettant de visiter des monuments historiques en illimité ont vu le jour presque simultanément en octobre 2019, une offre jusqu’à présent inexistante en France. Est-ce trop ?
Imaginé par le « Monsieur Patrimoine » d’Emmanuel Macron, Stéphane Bern, le Pass Patrimoine est disponible depuis le 16 octobre. Il est proposé par la Fondation du Patrimoine, qui s’est associée à la start-up Patrivia, un service de billetterie en ligne. Pour un prix annuel de 79 € en solo et 149 € en duo, il permet l’accès à près de 400 monuments, parcs et musées en France et en Belgique et sert également de coupe-fil. Une formule famille est prévue pour 2020.
En parallèle, le Centre des monuments nationaux (CMN), l’établissement public qui gère près de 100 monuments nationaux, a lancé sa propre formule d’abonnement, Passion Monuments, qui permet l’entrée dans une centaine de monuments français pour un prix annuel de 45 €. Valide depuis le 24 octobre, il offre d’autres avantages, notamment trois journées « privilège » par an permettant à chaque abonné d’inviter gratuitement un accompagnant.
Bien que leurs principes soient similaires, ces deux abonnements offrent des services très différents. Le pass de la Fondation du Patrimoine donne accès à des monuments dispersés partout en France. Celui du CMN ouvre les portes de châteaux et grands sites répartis dans toute la France, mais une grande partie des monuments proposés, particulièrement les plus visités, sont concentrés en région parisienne, avec l’Arc de Triomphe en chef de file.
La plupart des 400 monuments proposés par la Fondation du Patrimoine sont, eux, des petits sites généralement privés (châteaux, maisons, ou petits musées), même si on compte parmi eux le prestigieux château de Chenonceau et l’abbaye de Royaumont. Le CMN, de son côté, donne accès à des monuments nationaux tels que l’abbaye de Saint-Denis, le Panthéon, l’abbaye de Cluny, le château de Vincennes, le Panthéon, la Sainte Chapelle…
Une concurrence donc bien relative puisque les deux abonnements sont à la fois différents et complémentaires. Le président du CMN Philippe Bélaval a par ailleurs défendu qu’il ne s’agissait pas du même type de carte d’abonnement, et Stéphane Bern est convaincu qu’il faudrait un jour « fusionner les deux offres ».
Ces deux initiatives répondent à un même objectif : augmenter la fréquentation et subsidiairement préserver le patrimoine français. A chaque visite avec le Pass Patrimoine, 80 % du prix d’entrée est reversé au lieu concerné et 10 % à la Fondation du Patrimoine pour soutenir la mission Bern qui consiste à identifier le patrimoine en danger et à trouver les fonds nécessaires à sa sauvegarde grâce à la participation de particuliers. L’intégralité des recettes de Passion Monuments revient au CMN qui contribue à l’entretien, la restauration et à la valorisation des sites placés sous sa responsabilité.
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La fausse concurrence entre les deux nouveaux pass patrimoine
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