Des volontaires du monde entier s’organisent pour dupliquer les sites internet des institutions culturelles ukrainiennes.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, des volontaires – essentiellement des professionnels du patrimoine culturel –, se mobilisent pour identifier et archiver les sites internet des bibliothèques, musées et sites archéologiques ukrainiens.
Sous l’acronyme SUCHO (pour Saving Ukrainian Cultural Heritage Online), l’opération vise à garantir l’accès aux sites internet des institutions culturelles ukrainiennes, menacés par les piratages ou les destructions des data center (centres de données) qui hébergent leurs serveurs.
Anna Kijas, responsable de la bibliothèque musicale de l’université Tufts, dans le Massachusetts (Etats-Unis), est à l’origine du projet SUCHO. D’abord pensé pour archiver les sites internet des institutions qui couvrent son domaine d’expertise, la musique, le projet a très rapidement été étendu à la sauvegarde des sites internet du plus grand nombre possible d’institutions culturelles ukrainiennes.
Ceci grâce à l’engagement de plus d’un millier de volontaires, dont des bibliothécaires, des conservateurs, des archivistes, des chercheurs et des programmeurs en informatique. Un mois de travail leur a déjà permis d’archiver les sites des plus grandes institutions culturelles ukrainiennes, parmi lesquelles le Musée national de l’histoire de l’Ukraine à Kiev.
Le projet SUCHO a recours à la technologie Wayback Machine (ou « machine à revenir en arrière ») d’Internet Archive, qui offre un accès aux différents états d’avancement d’une page web. Également utilisés sont le robot Browsertrix et l’application Webrecorder. A la différence de la Wayback Machine, qui ne montre qu’une page internet, ils donnent accès au contenu entier des sites internet référencés.
Tout ceci est également rendu possible grâce aux subventions de l’ACH (Association for Computers and the Humanities), l’Association européenne pour les humanités numériques et la Fondation Europeana. Amazon Web Service et Digital Ocean hébergent quant à eux les serveurs où sont mis à l’abri les sites numériques ukrainiens.
« Nous ne cherchons pas à constituer nos propres collections numériques ou à traiter cela comme un projet de recherche pour les universitaires d’Amérique du Nord et d’Europe. Rien ne nous rendrait plus heureux que de ne pas avoir besoin de ces fichiers », a déclaré Quinn Dobrowski, spécialiste des technologies à l’université de Stanford et codirectrice du projet. « [Il s’agit] non pas de prendre leurs collections mais d’aider à les préserver » a ajouté Anne Kijas.
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Mobilisation pour archiver les sites numériques culturels ukrainiens
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