ORLANDO / ÉTATS-UNIS
Des spécialistes remettent en question l’authenticité de 25 tableaux de Basquiat dévoilés lors d’une exposition dans le musée.
La nouvelle exposition intitulée « Heroes & Monsters : Jean-Michel Basquiat, The Thaddeus Mumford, Jr. Venice Collection », présentée par l’Orlando Museum of Art (Floride), a suscité de nombreuses critiques de la part de spécialistes, qui contestent l’authenticité de 25 tableaux de Jean-Michel Basquiat qui y sont présentés.
Les peintures auraient, d’après le musée, été créées par Jean-Michel Basquiat dans son atelier de Venice en Californie, en 1982. Peintes sur des plaques de carton, elles auraient directement été vendues par l’artiste au scénariste Thad Mumford (1951-2018), pour la somme de 4 400 équivalents euros, réglée en espèces, explique le directeur du musée, Aaron De Groft. Elles auraient ensuite été conservées dans un entrepôt à Los Angeles appartenant au scénariste, jusqu’en 2012.
William Force et Lee Mangin, deux chasseurs de trésors, auraient alors acquis pour seulement 13 000 euros, l’ensemble des œuvres lors d’une vente aux enchères. Le reçu de l’achat aurait été fourni aux responsables de l’Orlando Museum of Art.
Le galeriste Larry Gagosian, qui connaissait personnellement Basquiat, considère le « scénario de l’histoire hautement improbable », d’après le New York Times. En 1982, l’artiste préparait une commande pour exposer dans la galerie Gagosian à Los Angeles. De fait, le galeriste surveillait de près la production de l’artiste. De plus, l’assistant de Basquiat, John Seed, a confirmé n’avoir jamais eu connaissance de ces peintures.
Dans le lot, une des peintures intitulée Untitled (Self-Portrait or Crown Face II), a été réalisée sur un type de boîte du transporteur américain FedEx qui n’était pas encore utilisé, a expliqué un expert de FedEx. Étant à l’origine de la conception de la police de caractère inscrite sur le carton, il a affirmé que celle-ci n’aurait été utilisée qu’à partir de 1994. Or, Basquiat est décédé en 1988.
Selon le directeur du musée de Floride, de nombreux rapports d’authenticité ont été commandés entre 2017 et 2019 par les propriétaires actuels. De grands spécialistes de Basquiat, tel que le conservateur Diego Cortez (1946-2021), membre fondateur du comité d’authentification Basquiat – dissous en 2012 –, ont estimé que les peintures étaient authentiques.
À cela s’ajoute un poème que Thad Mumford aurait écrit en 1982, qui commémore la création de ces œuvres et la rencontre avec Basquiat, alors jeune artiste en pleine ascension. Dactylographié par Mumford, il aurait été paraphé au crayon gras par l’artiste, puis remis par le scénariste à Lee Mangin, en 2012.
La valeur de l’œuvre de Jean-Michel Basquiat a beaucoup augmenté ces dernières années, l’une de ses peintures ayant été adjugée pour 97 millions d’euros chez Sotheby’s en 2017. Si les 25 peintures sont authentifiées comme étant de Basquiat, leur valeur totale a été estimée à près de 88 millions d’euros.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’Orlando Museum of Art accusé d’exposer de faux Basquiat
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €