États-Unis - Faux

Un marchand admet avoir créé les faux Basquiat d’Orlando

Par Louise Wagon · lejournaldesarts.fr

Le 14 avril 2023 - 450 mots

Ces contrefaçons avaient été exposées dans le musée de Floride, suscitant très vite de nombreux doutes.

Aaron de Grof présentant l'exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat au musée d'Orlando © Orlando Museum of Art
Aaron de Grof présentant l'exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat au musée d'Orlando.
© Orlando Museum of Art

Le marchand de Los Angeles, Michael Barzman, admet avoir participé à la fabrication des faux Basquiat saisis par le Federal Bureau of Investigation (FBI), en juin 2023, lors d’une intervention dans le musée d’Orlando. 

Les documents judiciaires déposés par le bureau du procureur californien révèlent que Michael Barzman a admis avoir créé 20 à 30 fausses œuvres d’art en 2012, avec la collaboration d’un faussaire identifié uniquement par les initiales « J.F » qui a passé « entre cinq et trente minutes maximum » sur chaque tableau, rapporte le New York Times. Michael Barzman mettait ensuite les tableaux en vente sur eBay. 

Visant un arrangement juridique, Michael Barzman a aussi plaidé coupable d’avoir fait de fausses déclarations aux agents du FBI sur la provenance des peintures. Barzman dirigeait auparavant une maison de ventes aux enchères où il dispersait le contenu de locaux de stockage impayés. Lors de la vente des faux Basquiat, Barzman avait certifié l’authenticité des tableaux par des faux documents qui leur inventaient une fausse provenance : l’espace de stockage de Thaddeus Mumford dont il avait acquis le contenu en 2012.

Les contrefaçons ont été présentées à l’exposition du musée d’Orlando, « Heroes & Monsters : Jean-Michel Basquiat », qui a ouvert ses portes en février 2022. Le FBI a perquisitionné le musée quelques jours avant la fin de l’exposition en juin et a saisi les 25 œuvres. L’Orlando Museum of Art a, par la suite, été placé sous surveillance par l’association des musées, l’American Alliance of Museums (AAM). 

Le mandat de perquisition autorisant la saisie des peintures a révélé que le FBI enquêtait sur les peintures de Barzman dès 2013. En 2014, Mumford avait affirmé au FBI de jamais avoir rencontré Basquiat ni même possédé une de ses œuvres. 

C’est lors de l’exposition à Orlando que l’enquête du FBI s’est accéléré. Le doute sur l’authenticité des tableaux avait été relevé par le New York Times qui citait un expert indépendant selon lequel les caractères du texte, relevé sur les cartons supposément récupérés par Basquiat, n’avaient été utilisés qu’en 1994, soit six ans après la mort du peintre. Le FBI avait confronté à plusieurs reprises Barzman à un curieux élément : une étiquette d’expédition avec le nom et l’ancienne adresse de Barzman se trouvant au dos d’une des œuvres.

Michael Barzman encourt jusqu’à cinq ans de prison pour faux témoignage à une agence gouvernementale. Selon les documents juridiques, le FBI l’a interrogé à quatre reprises, en 2022. Durant les trois premiers entretiens, Barzman a affirmé qu’il pensait que les œuvres étaient authentiques et a nié son implication dans la création des faux. 
 

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