Le comité Basquiat a dénoncé comme des contrefaçons trois tableaux sur le marché parisien, attribués à Jean-Michel Basquiat par leur vendeur, un négociant new-yorkais. Le marchand Enrico Navarra doute de l’authenticité d’un quatrième tableau.
PARIS - Le scandale de trois faux Basquiat, exposés par le galeriste parisien Daniel Templon à la Fiac en octobre et tous en provenance du négociant new-yorkais Vrej Baghoomian, s’est avivé après les doutes formulés par un autre marchand parisien d’art contemporain, Enrico Navarra, quant à l’authenticité d’un quatrième tableau attribué au même artiste. Enrico Navarra estime que bien d’autres pastiches circulent de par le monde. Pour sa part, Daniel Templon considère que "neuf ou dix" faux Basquiats se trouvent entre la France et les États-Unis.
Enrico Navarra, qui prépare une monographie sur Jean-Michel Basquiat, l’ancien protégé d’Andy Warhol mort d’une surdose de drogue en 1988 à l’âge de 28 ans, avait acquis le tableau dont il conteste l’authenticité, pour 85 000 dollars il y a six mois auprès de Daniel Templon, qui l’avait acheté à un courtier new-yorkais, Leo Malco. Daniel Templon assure que cette toile, sans titre, est authentique et dotée d’un certificat d’Annina Nosei, la première galeriste new-yorkaise de Basquiat, qui avait vendu l’œuvre en 1983.
Baghoomian accuse le comité
Au cœur de la controverse Basquiat se trouve Vrej Baghoomian, qui était le marchand de l’artiste de 1985 jusqu’à sa mort. Il a récemment ouvert un bureau à New York, après avoir fait faillite et fermé sa galerie dans l’Upper West Side en mars 1992, accablé de dettes d’environ 1,5 million de dollars, selon le journal New York Observer.
Vrej Baghoomian rejette violemment les accusations de trafic de faux lancées contre lui par un amateur parisien, Richard Rodriguez, qui avait dénoncé les trois faux sur le stand de Daniel Templon à la Fiac. Il assure que ces toiles sont authentiques et réfute donc l’expertise du comité Basquiat, présidé par Gérard Basquiat, le père de l’artiste, qui affirme que les tableaux Templon sont des faux. Le négociant new-yorkais accuse le comité Basquiat de vouloir faire monter artificiellement les prix.
Daniel Templon, qui affirme subir une préjudice d’un million de francs à cause des trois faux, a porté plainte contre Vrej Baghoomian et saisi la section anti-contrefaçons de la Direction de la répression du banditisme.
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Des faux Basquiat
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : Des faux Basquiat