Pour alerter le gouvernement sur l’explosion de la facture énergétique, des maires italiens ont décidé de cesser d’illuminer les monuments symboliques de leur ville.
Émilie-Romagne. Le jeudi 10 février, les monuments symboliques des vingt principales villes d’Émilie-Romagne ont fait la « grève de la lumière ». Pendant une demi-heure, la fontaine de Neptune sur la Piazza Maggiore de Bologne, le Palazzo Ducale de Modène ou encore le château d’Este de Ferrare ont été plongés dans la plus complète obscurité. C’est justement dans la province de Ferrare, dans la ville de Cento, qu’est née cette initiative. On la doit à Edoardo Accorsi qui lance un cri d’alarme. « Les dépenses non prévues causées par l’explosion de notre facture énergétique risquent de faire exploser notre budget, explique le maire de 27 ans de cette ville de 35 000 habitants. J’ai donc décidé de suspendre jeudi l’illumination du château du XIVe siècle symbole de notre cité. »
Une action symbolique pour un problème éminemment concret à laquelle se sont rapidement ralliées les principales villes de la région, à commencer par sa capitale Bologne. « Nous avons besoin d’aide sinon nous risquons de ne pas être en mesure de mettre en œuvre le plan de relance européen, avertit son édile, Stefano Lepore. La “grève de la lumière” n’est pas un geste d’hostilité mais de sensibilisation en direction de l’opinion publique et du gouvernement. » Si l’une comme l’autre sont conscients du problème, dans le dernier décret publié sur le thème, des mesures ont été prévues pour soutenir les ménages et les entreprises mais pas les administrations locales. La hausse du prix de l’électricité et du gaz entraînera 1 milliard d’euros de dépenses supplémentaires pour les communes et les départements italiens.
« Nous n’aurons bientôt plus le choix qu’entre une augmentation brutale des impôts, une restriction drastique des services fournis à nos administrés ou simplement la faillite », prévient Antonio Decaro, président de l’association des maires transalpins. Les édiles demandent à Mario Draghi, président du Conseil, de mettre en place au plus vite un fonds d’aides mais aussi des mesures concrètes pour améliorer la politique énergétique du pays et son approvisionnement en matières premières. Pour être sûr que ses espoirs d’être pris en compte ne s’éteignent pas trop vite, Antonio Decaro a déjà annoncé son souhait que la « grève de la lumière » d’Émilie-Romagne s’étende au niveau national.
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Les villes d’Emilie-Romagne lancent la « grève de la lumière »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°583 du 18 février 2022, avec le titre suivant : Les villes d’Emilie-Romagne lancent la « grève de la lumière »