Festival - Jeux Olympiques

La Métropolitaine, à l’échelle d’un Grand Paris populaire

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 12 juin 2024 - 647 mots

PARIS

Ce festival artistique labellisé « Olympiade culturelle » se déploie en Île-de-France en privilégiant les territoires de banlieue et la mise en réseau de lieux culturels.

Île-de-France. La culture fait partie des compétences de la métropole du Grand Paris, et pour l’Olympiade culturelle de Paris 2024, l’intercommunalité a souhaité un événement à forte visibilité qui couvre toute l’Île-de-France. Inaugurée le 4 mai à la Cité de la céramique (Sèvres), La Métropolitaine rassemble treize lieux culturels dont plusieurs font partie du réseau TRAM (réseau d’art contemporain en Île-de-France qui rassemble 34 lieux culturels). C’est à la demande du Grand Paris que TRAM a piloté l’organisation du festival, comme l’explique Stéphanie Chazalon (co-présidente de TRAM et directrice de l’Institut des cultures d’Islam) : « L’initiative vient de la métropole du Grand Paris, qui avait été partenaire de TRAM pour la Nuit blanche. La métropole voulait une manifestation sur l’ensemble du territoire dédiée aux arts visuels, avec une vision créative plutôt que patrimoniale. » La programmation dans les lieux de La Métropolitaine met en effet en lumière la création actuelle avec une orientation art contemporain et performance : aux Ateliers Médicis (Clichy-sous-Bois), Neïl Beloufa présente des œuvres immersives sur la jeunesse et le sport, et au MAC VAL, Marina De Caro (Argentine) propose des ateliers et des performances sur le thème du corps. Au total, plus de cent artistes français et internationaux participent à La Métropolitaine, ce qui en fait probablement « le plus grand événement de l’Olympiade culturelle », selon Pierre Martinez, responsable de l’Olympiade culturelle Paris 2024. Ce dernier n’a cependant pas précisé le budget de la manifestation, dont les financeurs sont principalement le Grand Paris, la région Île-de-France et l’État. Le Grand Paris n’a pas non plus fourni les chiffres du budget de La Métropolitaine, ni ceux de sa participation financière, se bornant à dire que l’intercommunalité participe « à hauteur de 7 millions d’euros à l’ensemble de l’Olympiade culturelle ».

Un événement 360°

Si les lieux culturels n’ont pas élaboré une programmation commune, les expositions et événements se répondent : le corps, l’effort, le handicap, les règles de jeu sont des thèmes que partagent plusieurs projets de La Métropolitaine. Cela s’explique par la volonté de conserver une certaine cohérence. Un projet « transverse » de l’artiste Maxime Rossi (né en 1980) sous forme d’opéra fait le lien entre les treize lieux avec des performances et des ateliers dans chaque lieu alternativement : le projet a été sélectionné par un comité artistique mixte où siègent des membres de TRAM et la métropole. Stéphanie Chazalon précise d’ailleurs que « la gouvernance du festival est horizontale, avec dans l’équipe chargée des projets des représentants du Grand Paris et des membres de la direction de TRAM ». Le réseau TRAM partage avec le Grand Paris la volonté de faire de La Métropolitaine un événement « populaire et participatif », d’où la gratuité de toutes les expositions et activités. Le département de Seine-Saint-Denis est mis à l’honneur avec quatre lieux participants pour attirer des publics peu enclins à fréquenter les expositions. À noter qu’à l’exception de la Cité internationale des Arts, les lieux de La Métropolitaine se situent en banlieue, une volonté des organisateurs pour désenclaver les lieux culturels hors Paris et de favoriser « la circulation des publics », selon Stéphanie Chazalon. Celle-ci précise que TRAM accueille désormais des lieux au-delà de l’Île-de-France et du Grand Paris, toujours dans un esprit de mise en réseau des professionnels de l’art. Elle ajoute que « TRAM est un réseau structuré en association 1901 et financé par la DRAC et le conseil régional d’Île-de-France. Ce n’est pas un opérateur culturel ». Mais la co-organisation de La Métropolitaine par le réseau ranime les ambitions des membres. Stéphanie Chazalon évoque « la volonté de renouer avec une programmation concertée entre les lieux membres » comme par le passé. La Métropolitaine redonne donc à TRAM une dynamique interne et positionne le Grand Paris comme un acteur majeur de la politique culturelle de la région.

La Métropolitaine,
jusqu’au 15 septembre 2024, divers lieux du Grand Paris. www.lametropolitaine.metropolegrandparis.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°635 du 7 juin 2024, avec le titre suivant : La Métropolitaine, à l’échelle d’un Grand Paris populaire

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